Cet ouvrage retrace, avec force exemples éclairants, la lutte des philosophes, depuis l'Antiquité, entre les partisans du mouvement et ceux de la stabilité. Lutte qui se poursuit aujourd'hui dans le clivage progressisme contre conservatisme. On pourra lui reprocher cette opposition binaire qui correspond étonnamment bien aux structures conceptuelles marxistes. Marx est d'ailleurs cité avec complaisance au chapitre 8 pour dénoncer le rôle de l'Argent et du Marché dans notre société, ce qui ne m'a pas rassuré quant au goût de Bellamy pour la liberté.
Le foisonnement d'auteurs cités et d'exemples actuels sont très satisfaisants. Sous la plume de Bellamy, la philosophie est vivante, utile, on peut se l'approprier pour mieux comprendre l'actualité.
Je reste cependant cruellement sur ma faim : Bellamy nous exhorte à défendre « ce qui demeure », sans jamais nommer ces valeurs intemporelles que nous sommes censés défendre. Est-ce la famille ? la liberté ? la nature ? Si nous le comprenons entre les lignes, nous aurions aimé le voir détailler plus précisément.