J'crois que quand tu fous une citation de Cioran au début de ton bouquin ça en dit long sur les 428 pages que tu t'apprêtes à becter nan ?


En plus ça se passe à Paris vers 1997. Alors franchement avant de finir le premier chapitre, si t'as pas compris que t'allais avoir affaire à un truc de flics un peu à la Olivier Marchal (humainement je déteste ce mec, par contre ses scénars tiennent grave la route, et je vous jure qu'à la lecture de Dernière station, on a envie de se taper une bonne partie de sa filmographie), y'a même des moments ça m'a fait penser à ce putain de film de Tavernier qui s'appelle L627. Toute cette confiotte-étale-culture pour dire qu'on plonge dans un truc crade. Très crade. Des flics tordus, tortionnaires, violents, alcoloos, anciens barbouzes, dépressifs. Tout l'inverse du futur casting de C'est mon choix où tu seras invité poulet.


Le héros de Pagan est un ancien de l'Algérie, amateur de jazz, sirote du "bourbon" (pour se la jouer à l'américaine), a probablement dû niquer le tout Paris qui porte une jupe et des talons... Bref on est dans du polar/roman noir cru, mysogyne, raciste (peu importe la minorté, envers la race humaine surtout) et en pleine dépression suite à une affaire sanglante (une boucherie, mon gars, une boucherie) qui l'entraîne dans une chute sans fin.


La trame du bouquin n'est qu'un prétexte ; une personnalité est retrouvée morte, barbituriquée de la tête aux pieds, laissant une enveloppe qui contient une disquette - une disquette putain, tu sens que c'est pas le même monde - destinée à l'inspecteur qui sera chargé de l'enquête.


En fait Pagan doit certainement avoir des comptes à régler avec la vie, qu'il règle magnifiquement à travers un personnage à qui on a envie de tendre une corde mais dont la dépression s'exprime de façon très littéraire, sombre, poétique, avec des accès de violences à vous filer une gerbe de tous les diables.


De quoi se rabibocher avec le polar français, cultissime pour les anciens, en espérant qu'il le devienne aussi pour la nouvelle génération !

LouKnox
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le 3 juin 2020

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Lou Knox

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