Jean-Baptiste Andrea m'a une nouvelle fois beaucoup touchée. Cent millions d'années et un jour, son précédent roman était poétique, cinématographique, plutôt dramatique. Sur la force de l'ambition, des rêves et de l'amitié, il était émouvant.
Ici, l'auteur ne s'écarte pas de ces sujets mais les aborde quelque peu différemment. On plonge dans une période précise et marquante de la vie de Joseph. Une période rude, difficile mais également pleine de bons souvenirs. La poésie, le drame et l'humour qui se croisent créent un récit remarquable, porté par des adolescents pleins d'énergie, de rêve et de folie.
Dès les premières lignes Joe, personnage principal et pianiste hors pair nous happe en s'adressant à nous :
"Vous me connaissez. Un petit effort, souvenez-vous. Le vieux qui joue sur ces pianos publics, dans tous les lieux de passage. Le jeudi je fais Orly, le vendredi Roissy. Le reste de la semaine, les gares, d'autres aéroports, n'importe où, tant qu'il y a des pianos. On me trouve souvent gare de Lyon, j'habite tout près. Vous m'avez entendu plus d'une fois."
Et c'est comme ça que l'on se laisse embarquer dans son histoire, dans ses souvenirs. On a soif de connaitre le pourquoi du comment il est devenu ce vieil homme qui joue du piano dans les lieux publics.
Des diables et des saints est un roman plein de tendresse, qui, pour autant ne nous épargne pas sur les difficultés de la vie.