Emmanuelle Richard se revendique de l'autofiction en invoquant Dustan en début de bouquin. Il faut donc prendre avec des pincettes ce cri de rage pure qui ne faiblit d'un bout à l'autre du roman. Son expression de haine à l'encontre des classes supérieures, des fils de, des bobos, de tout ce qui n'est pas la classe moyenne laborieuse est magnifiquement exprimée. Elle en réjouira certains, pour ma part j'ai été souvent mal à l'aise devant ce torrent de haine à l'encontre d'une classe sociale qu'elle rejoint et l'accueil facilement. Sans nier les galères d'une étudiante en lettre avec peu de moyens ni la souffrance de la confrontation de classe sociale, elle parvient jeune et très facilement à devenir écrivaine ... Tant de portes s'ouvrent pour elle du fait de ses études de lettres et de son physique... Que dire, j'avoue je n'arrive pas à avoir d'empathie pour cette femme. Elle ne s'attache qu'à des images. Elle refuse d'approfondir, de connaître les gens, se limite à l'apparence et ne cherche que ce qui renforce ses préjugés.
Pour autant, ce livre mérite vraiment d'être découvert. Il rappelle les galères de la précarité et est très éclairant sur la souffrance mentale qui peut être générée par la publicité ne valorisant que la consommation.