Désolé Jean-Pierre est le premier roman de Daniel Conversano. Je l'ai acheté car la verve du personnage m'interpellait dans ses vidéos sur Youtube. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je ne suis pas déçu !
Transporté dans une France des années 3000 qui ressemble trait pour trait à la notre, un jeune "français de souche" ne supportant plus ni l'immigration, ni l'islamisation de son pays, ni l'apathie maladive de ses concitoyens à l'égard de ces sujets, cherche à les réveiller.
Il se met alors en tête de perpétrer un attentat sous faux drapeau : assassiner un célèbre présentateur du journal de 13h en se faisant passer pour un jihadiste. Il espère que cet acte de barbarie marquera les esprits et mettra le feu aux poudres entre indigènes et immigrés. Cependant, la rencontre inopinée d'une femme vient faire vaciller ses convictions... Notre "héros" mènera-t-il son projet à bien ? Avec quelles conséquences ?
Un roman au personnage principal résolument "extrême" selon les standards de notre époque. Xénophobe. Vivant dans un monde qu'il exècre et qu'il subit. Rêvant d'ordre. Rêvant aussi de femmes. Un héros un peu paumé qui se construit au fil du roman.
Le livre est par ailleurs bien écrit : le style est fluide, souvent ironique. On sent que l'auteur s'est amusé à l'écrire. L'intrigue se tient et n'est pas trop longue. On n'a pas le temps de s'ennuyer ! C'est même l'inverse : on veut savoir la suite !
On trouve quelques passages un peu pornographiques (mais on est loin d'un Houellebecq par exemple !), quelques saillies racistes. S'abstenir si l'on n'aime pas ce genre cru.
Il s'agit d'un bon roman distrayant dans lequel Daniel Conversano essaye sans doute de faire passer ses idées politiques. Mais contrairement à ce que certains pourraient penser, il ne s'agit pas d'un bête "pavé dans la marre" appelant à la guerre civile.
L'auteur n'a pas à rougir de sa production !