To be or no to be...
Il est bel et bien question d'être dans ce roman. Ou plutôt d'éveil.
De veille et de sommeil. De vigilance et de prudence.
Autour de l'élaboration d'une conscience artificielle potentiellement fatale à l'humanité.
Alors l'expérience sera menée dans une nef spatiale, l'Oeuf de Fer Blanc.
Tout y est en gestation, tantôt mort-né, parfois étouffé.
Un huis-clos entre quatre clones (Bickel, Timberlake, Flatterie, Prudence), psychologique et pseudo-scientifique, au rythme très pâteux jusqu'au dernier sixième de l'histoire où tout va à mille à l'heure (ça sent quand même un peu le lycéen qui se rend compte qu'il lui reste dix minutes pour boucler sa copie de philo) aboutissant sur une fin qui m'a donné envie de faire la chorégraphie WTF avec les bras.
Les réflexions sur ce qu'est la conscience sont stimulantes, mais malheureusement noyées dans un salmigondis amphigourique de termes à haute valeur ajoutée scientifique. Ca sonne trop esbroufe pour paraître honnête. Quoi que… Mes replis cérébraux ont épousé en bien des passages le titre du roman, Destination vide. Bien ouèj Frank Herbert ! Petit coquinou, va...
Difficile de ne pas « voir » 2001, l'Odyssée de l'espace, à la lecture de cette fiction, alors même qu'elle précède le film de Kubrick de 2 ans (nouvelle écrite en 1966, puis modifiée/révisée/ complétée et agrémentée d'épigraphes du Frankenstein de Mary Shelley en 1978 suite à une proposition de nouvelle édition). Une lecture également un peu zeitgeist su les bords : on ressent l'arrière-plan des 60's en plusieurs moments, via les expérimentations personnelles de Prudence avec du THC, le captivant passage de synesthésie homme-machine et la question du dépassement de soi.