Un ancien braqueur mène l'enquête sur la mort de son fils
Max Holman n'a vraiment pas de bol. Le jour de sa sortie de prison, cet ancien braqueur de banque apprend que son fils de 23 ans vient d'être assassiné et que son ex-femme est morte depuis 2 ans sans qu'on n'ait jamais cherché à le prévenir. Déterminé à venger la mort de son fils qui entamait à peine une carrière dans le LAPD, Max va donc mener l'enquête avec les moyens du bord, et très vite, il va faire appel à Katherine Pollard, qui n'est autre que l'ex-agente du FBI qui l'avait arrêté dix ans plus tôt...
Voilà pour le pitch. Ne vous fiez pas au titre du livre et aux premières pages : ce roman n'est pas consacré aux braquages de banques. Non, il s'en agit en fait d'une enquête policière pur jus, dans laquelle le héros joue les détectives privés amateurs. L'auteur alterne les chapitres dans la peau de Max et Katherine, en restant toujours à la troisième personne. Les chapitres sont en général assez courts, et bien rythmés. Tout comme Michael Connelly, Robert Crais possède un style idéal pour le roman policier : l'écrivain californien possède en effet "une écriture sèche et nerveuse, sans une once de superflu" (dixit le Washington Post).
Malheureusement, si le livre démarre bien, il a tendance à faire du surplace dans son derniers tiers. Crais passe un peu trop de temps à nous répéter les éléments de l'enquête et la manière dont ils s'imbriquent les uns dans les autres, pour s'assurer que le lecteur saisisse bien tous les détails de l'intrigue. Max Holman, malgré ses 10 ans de prison, est présenté comme un homme bien sous tous rapports : poli et plein de bons sentiments, il est timide et sensible, et personnellement, j'ai eu du mal à croire à la rédemption absolue de ce personnage. On parle tout de même d'un type qui passait ton temps à voler des voitures et braquer des banques, et qui en dix ans, est devenu un saint prêt à aider n'importe quelle petite vieille à traverser ! Robert Crais a raté l'occasion de nous présenter un personnage principal plus torturé qu'à l'habitude, et au final, on se retrouve simplement avec un ersatz d'Elvis Cole.
Au final, ce roman reste agréable à lire : Robert Crais est un excellent écrivain, et il sait mener une histoire de A à Z avec brio. Malheureusement, avec "Deux minutes chrono", il n'a pas vraiment réussi à s'émanciper des codes du roman policier : son twist final est un peu tiré par les cheveux, et j'aurais aimé qu'il insuffle un peu plus de noirceur et d'originalité à son intrigue...