deux petits pas indécents
C'est marqué témoignage sur la couverture. Si si. Ca signifie que l'auteur raconte ce qui lui est réellement arrivé. Et laissez moi vous dire que ce n'est pas joyeux. Sur 3 enfants, 2 sont atteints d'une maladie orpheline dégénérative incurable. Je vous dis, un tableau idyllique.
Alors on assiste, au départ un peu ébahi, à la découverte de la maladie, ses effets sur l'enfant déjà née, puis l'autre, qui arrive et qui est atteinte également.
C'est un peu touchant, un peu triste. C'est attendrissant aussi. Au début.
Et puis ça commence à devenir long. la narratrice, qui écrit avec les pieds (comme le titre, parce que sa fille marche tordu, et c'est comme ça qu'on découvre qu'elle est malade, tavu), nous impose des listes à tout bout de champ. Le style est lourd, pénible, on patauge dans le pathos, dans des phrases à rallonge sans intérêt.
Mais le pire, c'est probablement la mise en scène de la propre misère de cette famille. On nous rabâche la dureté de cette vie, on nous explique par le menu à quel point c'est dramatique, mais on nous bassine de ces moments joyeux, heureux, insouciants (voyez, je fais comme elle, une liste de synonymes, c'est intéressant n'est-ce pas ?), et on prépare les chapitres noirs tout en nous rappelant à la beauté de l'amour, la pureté des sentiments.
La narratrice met en scène la dégénérescence de ses filles, son propre malheur et sa propre dépression. Le lecteur voyeur tourne alors les pages en n'attendant qu'une seule chose : un drame, une crise, la décrépitude.
Je ne suis pas persuadé que ce fut le but recherché. Mais à vouloir trop en faire, on finit par en faire trop.