Avec sa nouvelle amante M. comme avec nous, Wendy tâte le terrain.
Elle prend son temps avant de nous permettre de comprendre où elle nous emmène.
Elle tend les fils à petit pas et c’est quelques pages après m’être dit « où est-ce qu’elle m’emmène ? » qu’elle révèle cette histoire abusive et charnelle qu’elle a vécu avec un dompteur de lionnes à Berlin il y a 20 ans.
Elle dispense des mots autour de son arrivée à Berlin, le concept de lionne, cette obsession apaisée avec la lionne de Tiergarten, mais les chapitres consacrés au dompteur et à cette histoire destructrice sont brefs.
En filigrane de cette écriture blanche, je lis la honte, un reste de peur, de « et si c’était moi qui en faisait trop ».
Je vois et je reconnais les marques blanches des cicatrices que lui a fait cet homme par petits pas pendant un an, toujours là 20 ans après.