Et c’est reparti pour une nouvelle aventure du sombre Dexter. Le plus urgent, ici, est de mettre de côté la révélation de la nature du Passager Noir du précédent volume, et de faire comme si de rien n’était. Donc, ici, notre héros est en proie à un tueur esthète, qui met en scène ses meurtres, ce qui n’est pas bien, mais qui pire encore fait chanter Dexter, prit sur le fait (et ayant commis un accroc au Code d’Harry). Si l’on rajoute qu’en plus, sa sœur est blessée et qu’il a sur le dos un flic plus malin qu’il ne le pensait, on comprend que notre jeune marié n’est pas près d’avoir la paix.
Est-ce un effet pernicieux du précédent volume, mais les aventures de Dexter sont encore un peu en deça de ce qu’elles étaient au début, la faute à un tueur qui malmène vraiment notre héros, qui du coup perd de son aura de prédateur, mais prendre l’habit de gibier, habit qu’il avait endossé il y a peu (et pas forcément pour le meilleur). Ce qui gâche aussi un rien l’intrigue, c’est que Dexter s’humanise de plus en plus, et perd de son côté parfaitement artificiel qui donnait le sel à la saga. Le fait même qu’il veuille se venger de l’agresseur de sa sœur, au risque de commettre une bavure et de se faire repérer, est assez symptomatique. Du coup, l’écart qu’il existait entre les romans et la série au niveau du personnage de Dexter tend à se diminuer de façon assez tangible. Pas de soucis, bien entendu, mais c’est un rien dommage. Il ne reste plus qu’à espérer que notre héros (et surtout l’auteur) va se reprendre et ne va pas glisser douilletement de suites en suites vers une perte d’intérêt, ce qui serait franchement dommage pour l’un des héros les plus originaux et décalé que l’on ai vu depuis longtemps.