Comme d'habitude, Duluc joue les grands frères en racontant ses guerres et en enfonçant les portes ouvertes sans prendre le moindre risque. Ainsi il nous rappelle qu'il y a du dopage et de la corruption dans le foot, sans jamais donner de nom tout en tressant des louanges à Deschamps, pourtant largement compromis dans les affaires de l'OM et de la Juve.
Les fans de foot ne seront donc pas surpris, et plus gênant, ils n'apprendront pas grand chose qu'ils ne sachent déjà. Le ton convenu les fera passer par tous les champions du monde français (une quarantaine d'entrées quand même) pour généralement ne pas dire grand chose (« oui, il n'a pas ou peu joué, mais son rôle dans le groupe était essentiel »). Ça s'appelle du remplissage. Exit en revanche les histoires, par exemple, de Paintsil ou Viennot à la CM 2006.
Le style de l'auteur est aussi particulièrement laborieux tant il est systématique. Il conclut toujours son papier par un rappel de l'anecdote qui en fait l'ouverture. Une fois, pourquoi pas. Mais à chaque entrée d'un dictionnaire, ça devient pénible.
Enfin, la paresse (ou l'excès de confiance) est sans aucun doute le trait de caractère majeur de l'auteur qui ne se relit pas, comme en témoigne ses nombreuses approximations (liste non exhaustive) :
- En 98, il n'y a pas eu 5 exclus de la liste des 28 mais 6 (disparition de Martin Djétou) ;
- Vincent Candela n'a jamais joué à l'Inter Milan ;
- Zidane et Buffon n'ont jamais joué ensemble à la Juve, le deuxième est même arrivé à Turin avec l'argent du transfert du premier, accompagné de Thuram et Nedved ;
- Dans l'entrée Gol, Duluc parle de la Coupe du Monde 2014 à Moscou... alors qu'elle avait lieu au Brésil ;
- Nouvelle erreur sur l'année du début de la guerre en Ukraine : 2022 et non 2021. Ce n'est pas comme si c'était le sujet dont tout le monde parle depuis six mois ;
- Sur la non qualification de la France à la Coupe du Monde en 93, il se trompe sur le score de France-Israël : 2-3 et non 1-2 ;
- Wiltord n'a pas raté son tir au but en 2006;
- Pelé a disputé 4 Coupes du Monde et non 3.
C'est donc un projet bâclé à destination sans doute du grand public, en vu de faire un bon coup marketing à la veille de la Coupe du Monde au Qatar et de Noël. Dommage, cette collection nous avait habitué à bien mieux, et ce sujet méritait un traitement moins médiocre.