Ce dictionnaire amoureux s'avère bien subjectif, est assumé et présenté comme tel, ce qui tient intégralité de l'honnêteté. Les coups de coeur de l'auteur et les découvertes auxquelles il incite donnent envie d'approfondir certaines entrées qu'il traite et qui ne sont pas connues. Vu la richesse des thèmes abordés, il y a de quoi trouver son bonheur, de quoi partir à l'aventure de nouvelles lectures, ce qui prouve que l'objectif est bien atteint, au moins partiellement.
Il se présente, dans cet étonnant volume en critique. En cela, nous pourrions toutes et tous ici nous y intéresser. Par conséquent, assez logiquement, il assume un parti pris délibéré dans la sélection et la description des auteurs et oeuvres abordés. Je me reconnais fatalement dans certaines notices de cet ouvrage, et pas dans d'autres. L'exercice relevant par nature de la subjectivité, une rédaction avec davantage de nuances aurait eu ma préférence, car je me suis régulièrement trouvé agacé devant des dithyrambes ou marques d'ironies. C'est le jeu, j'en accepté les règles, il est normal que j'en paie le prix, mais il consiste également à restituer franchement mon propre ressenti. Il m'a fait dire que chacune et chacun d'entre nous aurait pu écrire son propre Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature. Il est à noter que l'entre-deux-guerres hante M. Assouline.
Par ailleurs, une anecdote m'a amusé, celle de la description de Philippe Sollers, dont il prétend, à juste titre, il faut bien l'admettre, qu'il se décrit au moins autant dans son Dictionnaire amoureux de Venise, donc un ouvrage de la même collection, que la ville en elle-même. Ce n'est pas faux, et cela en fait un autre attrait de cet autre livre.
Celui présenté ici est bien à recommander, sous couvert d'en préciser la nature exacte.