Le Clézio raconte avec pudeur et sobriété la vie d'un des couples de créateurs les plus dissemblables et à la trajectoire des plus chaotique, Frida Kahlo et Diego Rivera, dans le Mexique révolutionnaire du début du siècle dernier.
La colombe et l'éléphant,
Frida faisait un art qu'André Breton décrivait comme "un ruban posé sur une bombe", et Diego, fut le peintre des grandes fresques révolutionnaires.
Chez Frida, Pas de tableau plus révolté, où se livrent ses combats intérieurs, ses obcessions de la mort, son quotidien de femme meurtrie, fière de ses sources indiennes, arborant les plus belles tenues zapothèques, et fière de se départir de la domination ancestrale des hommes du Mexique... Sans toujours y parvenir...
Certains de ses autoportraits tous créés du fond de son lit, atteignent une intensité, qui rappellent ceux de Rembrandt (au Mauristhis).
Son lit monumental, effrayant, un carcan pour son corps brisé, sur l'oreiller duquel s'inscrit la tendre devise : "dos corazones délices."
Elle avait placé Diego sous l'effigie du crapaud, ´ le saporana ´ . Elle l'a aimé jusqu'au bout en dépit de ses frasques.
Certains diront de lui, qu'il était plus fou que Staline. Il restera hanté par ses rêves de révolution.
 la fin de sa vie, Frida atteindra "la ténébreuse de la douleur." selon son compagnon Rivera.
A l'aune d'une amputation, elle dira "des pieds pourquoi est-ce que j'en voudrais, si j'ai des ailes pour voler."
Et peu de temps avant de mourir, dans sa maison bleue de Coyoacàn, elle écrivait dans son journal : " "Espero alegre la salida y espero nunca volver."
L'un comme l'autre, ont peint en ultime œuvre, les pastèques à la chair couleur de sang.