Décidément ma compagne et moi-même n'avons pas les mêmes goûts. Mais bon, c'est pratique dans le sens où ça me permet de lire des choses que je ne lirai pas autrement. Et il est bon d'aller voir ailleurs, de goûter à d'autres choses, pour se forger une opinion autrement que par des a priori.
L'intrigue est assez pauvre. Il ne se passe pas grand chose, on est dans l'accumulation de petites scènes sans qu'un réel objectif principal de lie tout cela. Il y a bine cette idée de question, mais c'est un peu facile et il se passe tellement de choses aléatoires... la question est d'ailleurs un peu grotesque et déçoit fortement. En fait, on sent le bouquin peu mature, peu réfléchi... le concept de Dieu dans ce bouquin est assez faiblement développé et pas dénué d'incohérence (s'il n'est créateur de rien, pourquoi agit-il comme un créateur et pourquoi apparaît-il à la fin? bon, je comprends que c'est surtout lié à l'Amour, savoir si l'homme est capable d'amour dans ses derniers moments, mais c'est maladroitement exprimé).
On trouve quelques belles idées mais c'est à chaque fois vite expédié, malheureusement. L'humour est le bienvenu mais il est souvent facile ; disons que ça rend le tout plus léger, ce qui est bien, mais on ne rit jamais vraiment aux éclats. Les personnages sont peu inspirés, peu intéressants, faut dire que l'auteur ne prend jamais le temps de les décortiquer, la plupart du temps il leur file un truc, on sent que c'est la pensée profonde de l'auteur et qu'il ne ressent pas le besoin de la justifier ou alors c'est au travers d'un argumentaire peu développé et à la contre-argumentation peu réfléchie.
Ça se lit vite. Je pensais que j'en aurais pour trois jours, mais en fait c'est du petit ait, surtout quand on vient de terminer un Zola... ce n'est pas pour être méchant que je dis ça, mais forcément avec des chapitres aussi courts (entendez par là beaucoup d'espaces blancs), des dialogues nombreux, des idées répétées, ... forcément ça ne traîne pas. Dans cette précipitation, j'ai quand même eu un peu de mal à me souvenir de qui était Elvire, mais c'est aussi un peu parce que le personnage est vide et à peine mentionné.
C'est écrit comme un Levy, c'est-à-dire que les phrases sont bien construites, on pige tout, mais la formulation n'est pas très sexy. C'est scolaire mais dans le sens de l'élève qui va écrire de manière spontanée (en ayant acquis les bases tout de même). C'est pas très intéressant, donc, mais ça se lit.
Et je parle de Levy au niveau de l'écriture mais c'est pareil au niveau des thèmes abordés. Ici, c'est l'âââââmourrrr, le bel amour, celui qu'on donne sans penser à soi, uniquement pour les autres. C'est mignon mais je trouve ça assez peu intéressant de se focaliser sur l'amour comme si c'était quelque chose de très important dans la vie. Certes, on a besoin de ses proches, de quelqu'un avec qui vivre, de se sentir aimé mais est-ce vraiment de le bel amour que l'on voit dans les films et les bouquins à l'eau de rose ? J'aurais voulu un discours un peu plus abouti sur la question plutôt que de ressasser ces croyances superficielles et romantiques. Ou alors en parler sur un ton plus tragique (ce qui ne doit pas empêcher un style léger et de l'humour). Là, on a vraiment l'impression que tout est amour et que c'est pour le mieux, que rien ne surpasse cela.
Bref, ça se lit vite, ça s'oublie vite ; c'est dénué d'enjeux, les idées et le discours sont faiblement développés ; les personnages sont creux ; c'est naïf, le style manque de maturité ; ça se lit tout simplement, au moins je n'ai pas soufflé (à part peut-être lors de la tirade où Dieu explique qu'il vit les souffrances de tout le monde, c'est assez gênant).