Un mec sorti des enfers équipé d'un putain d'arsenal avec une envie de vengeance qui le démange méchamment. Qui maîtrise une série de sortilèges apocalyptiques qu'il n'a pas intérêt à utiliser à la légère en plus. Le tout avec avec l'aide d'un cheval démoniaque doué de parole qu'il a ramené de sa damnation. Quand on a pas envie de philosopher ou de sortir du format fantastique classique, faut avouer que tout ça met l'eau à la bouche de la part de l'auteur des princes d'Ambre.
Et pourtant, quelle déception...
La faute à ce format je pense, composé d'une dizaine de nouvelles plutôt courtes et d'un roman également très court (par rapport à son format du moins). Original donc, ça me rappelle "le sorceleur" qui est composé d'abord de nouvelles plus de romans. Normalement, je préfère cent fois le format du roman à celui de la nouvelle comme ça a été le cas avec le sorceleur, mais là c'est l'inverse. Je dis pas que les nouvelles de "Dilvish le damné sont parfaites", loin de là. J'ai pas pu m'empêcher de me dire que la plupart d'entre elles auraient très bien pu être intégrées à une saga où à un seul et même roman long. Mais elles sont prenantes, on en apprend un peu plus sur Dilvish et son passé, sur l'univers dans lequel il vit,... Et du coup on a envie de tout connaître. Surtout qu'elles sont bien écrites et posées dans un cadre prenant.
Mais le roman est une désillusion énorme. C'est juste une succession d'événement sans la moindre profondeur, ce n'est pas lassant mais ce n'est pas passionnant non plus et à la fin est clairement sur sa fin. Sauf qu'il n'y a pas de suite, de compléments ou quoi que ce soit d'autres pour contenter d'éventuels carnassiers de bonnes histoires comme moi. Et sincèrement, pour l'ajout d'un nouveau truc désorganisé sur une oeuvre désorganisée c'est pas plus mal. On en apprend pas grand chose sur Dilvish qui en fin de compte n'est pas le personnage sombre qu'on pourrait attendre après 200 ans à cramer en Enfer, et les détails censés enrichir cet univers zelaznien manquent à l'appel.
Quelques passages que je ne spoilerai pas puisque ce serait déplacé, ont des relents de stéréotypes surtout la fin qui aurait très bien pu être une scénario de fin d'un tome des Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett (pas avec l'écriture de Zelazny bien sûr, mais vous voyez de quoi je parle si vous lisez les Annales du Disque-monde comme moi).
Sans aller jusqu'à le déconseiller je n'irai pas non plus le conseiller sérieusement. Le plus intéressant reste encore ce format curieux, mais désorganisé à mon goût (dans le cas présent) qu'est ce mélange roman-nouvelles.
Je mets quand même un six parce que j'ai lu les nouvelles avec pas mal de plaisir.