Discours de la méthode par T_wallace
René introduit son projet de philosophie pratique en ces quelques pages : six parties et pas mal d'approximatons.
Car entre la prudence vis-à-vis du Saint-Ordre (les déboires de Galilée ne sont pas loin) et la confusion due au condensé de l'écriture (ces phrases parfois interminables que les lycéens s'acharnent à imiter dans leurs copies), il règne dans ce Discours un parfum d'inaboutissement, chose d'ailleurs plus ou moins assumée par l'auteur.
Au reste, l'acte fondateur d'une des plus grandes évolutions de la philosophie occidentale recèle tout de même deux pépites que l'on ne peut se permettre d'éluder :
-La morale provisoire, que l'auteur adopte "en attendant de trouver mieux" et qui, pour un auteur se revendiquant d'un rationnalisme pratique et ayant pour but d'enterrer la Scolastique (sous prétexte qu'elle est trop spéculative), prête un tantinet à sourire.
-Le rationnalisme lui-même, mécanique destructrice poussant l'homme à douter de tout y compris de lui-même, défrichant les principes jusqu'à faire se confondre ceux de la philosophie et des mathématiques, et destinés même à refonder le morale (permanente, cette fois). Ceci faisant un peu moins gondoler les zygomatiques.
Grâce aux Méditations métaphysiques, Descartes se chargera avec succès de développer sa méthode tout en lui donnant par des exemples cultissimes le liant et l'épaisseur nécessaires au succès d'une telle entreprise. En attendant, si la méthode est correcte, ce Discours est lui médiocre.
+1 tout de même pour l'enthousiasme.