En ouvrant ce roman autobiographique, c’est d’abord une impression d’impudeur qui nous saisit. Clémentine Autain semble régler ses comptes, laisser sortir la rancoeur, exprimer sa douleur face à sa mère défaillante, fragile et bien incapable de s’occuper d’elle. La face sombre d’une comédienne talentueuse, promise à un bel avenir puis brisée par le destin…
Clémentine Autain est la fille de Dominique Laffin. Une filiation dont elle a toujours tenté de se départir comme pour se reconstruire loin de cette mère chancelante. Entre alcool et dépression, les mots sont incisifs, souvent durs, toujours intimes. Et puis, se dessine progressivement, derrière l’enfant blessée au courage manifeste, la femme combative qui se plait finalement à imaginer les ressemblances plutôt que les dissemblances. Dites-lui que je l’aime, titre d’un film de Claude Miller tourné par Dominique Laffin avec Gérard Depardieu en 1977, c’est aussi l’appel d’un sentiment, celui imaginé par une petite fille, celui qu’elle n’a jamais reçu directement et qu’elle invoque comme un ultime appel ou qu’elle imagine dans la bouche de celle qu’elle n’a cessé de chercher avant de l’enfouir sous l’argile de l’oubli. Dites-lui que je l’aime est un roman fort, souvent dérangeant mais toujours poignant. A découvrir pour la rage qu’il contient autant que pour son pouvoir d’apaisement.
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