Critique sans spoiler:
Une suite totalement réussie, à lire absolument.

Critique légèrement spoilée:

Doctor Sleep commence là où The Shining s'est arrêté: on retrouve le jeune Danny Torrance en proie aux démons de l'hôtel qui l'ont suivi dans sa fuite.
Cette suite se concentre essentiellement sur ce pouvoir, appelé le Shining. On en apprend davantage sur le fonctionnement de ce pouvoir, qui avait à peine été effleuré pendant l'aventure de l'Overlook. Ici on découvre donc des personnages dotés de ce même pouvoir ainsi que d'autres qui le convoitent.

Doctor Sleep n'a pas ce goût de répétition qu'ont très souvent les suites, qu'il s'agisse de livres ou de films. C'est pourquoi il peut facilement se lire sans avoir pris connaissance de son prédécesseur tant l'action est différente, mais je conseillerais tout de même d'avoir lu The Shining avant, ne serait-ce que pour comprendre les nombreux clin d'œils, parfois très subtils à l'œuvre originale.
En parlant de clin d'œils, The Shining n'est pas le seul roman dont Stephen King fait référence, on y retrouvera, les auto-références étant maintenant la marque de fabrique de l'auteur, d'autres phrases clés (La Tour Sombre) ou mentions de personnages/villes (Salem's Lot) venus tout droit de ses autres romans, voire même d'un roman de son fiston Joe Hill (NOS4A2, au moins vous savez quoi lire après ce chef d'œuvre).
La pop-culture est aussi ouvertement présente (Games of Thrones, Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux, Sons of Anarchy, voire même Google Maps), ce qui rend l'univers du roman extrêmement familier au lecteur et lui fera se demander par deux fois si ce qu'il tient dans les mains est bel et bien de la fiction.

Ça n'est pas à proprement parler un roman d'horreur, même si certaines scènes sont d'une violence à faire froid dans le dos, mais plutôt un thriller psychologique assez intense où les souvenirs font parfois plus de mal que les monstres eux-mêmes.

“No, honey. Maybe you can put the things from the Overlook away in lockboxes, but not memories. Never those. They’re the real ghosts.”

Car le vrai combat dans cette histoire se déroule dans le royaume de l'esprit, avec le Shining comme seule arme. Un combat contre le bien et le mal, dans les règles de l'art, mais aussi un combat sous le signe de la dépendance: d'un côté les Alcooliques Anonymes et de l'autre ces vampires du Shining qui sont en quelque sorte tout le contraire: un groupe crée pour entretenir l'addiction, jusqu'au bout, jusqu'à la perdition.
Doctor Sleep peut faire penser pour certains aspect à The Stand (Le Fléau) ou à Shining, voire Carrie, tout en restant complètement différent de tout ce que l'auteur a pu écrire par le passé.


Doctor Sleep est aussi très émouvant, voire poétique parfois, et nombreux sont les moments où j'ai été titillé par une poussière tenace dans l'œil. La faute encore une fois à cette capacité de Sai King à nous attacher aux personnages et l'amitié qu'entretiennent Abra et Danny est sans doute la plus grande réussite de ce roman.

Seul bémol cependant, les grands méchants du roman ne réussissent pas vraiment à nous faire frémir tant on sent qu'ils n'ont pas vraiment la force de combattre leur adversaire, ne serait-ce que par la force ou leur jugeote. On a presque de la peine de voir Rose the Hat sous estimer encore et encore la jeune Abra.

"America is a living body, the highways are it’s arteries, and the True Knot slips along them like a silent virus."

Malgré tout, leur groupe parvient à se définir en tant qu'antagoniste assez crédible au final et on prend un malin plaisir à les voir se débattre, dans tous les sens du terme. Les scènes de dialogue au téléphon par exemple sont hillarantes et font légèrement penser à un certain juge face à un certain démon dans une prison de Las Vegas.

Deuxième bémol: c'est bien trop court. Mais là ça n'est pas un vrai bémol, juste la preuve qu'on ne ressort jamais indemne d'un roman de Stephen King, et qu'en plus on en redemande. Vivement 2014/2015 pour Mister Mercedes et Revival!

Stephen King aime les prise de risques et prouve une fois de plus qu'il peut sortir des sentiers battus et nous sortir un roman aussi réussi qu'inattendu.
Bing
10
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le 12 oct. 2013

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Bing

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