Dōjōji et autres nouvelles par Sedgewick
Ce recueil est une agréable surprise. J'avais été enchantée par les longs romans de Mishima tels que Les amours interdites ou Confession d'un masque, et j'avoue avoir eu peur d'être déçue par une rédaction plus concise dans le cadre de nouvelles.
J'ai été finalement assez captivée par ce court recueil, lu presque d'une traite, avec une attention toujours égale. Mes deux coups de coeur parmi les quatre nouvelles qui composent ce livre sont Dojoji, la première, qui donne son nom au recueil, et qui représente un très bon échauffement pour la suite de la lecture. Mishima fait preuve d'une imagination sans faille - on se demande où il est allé chercher cette histoire d'armoire gigantesque qui referme plus d'un secret. Et puis, surtout, Patriotisme, nouvelle dérangeante, à la limite du supportable à la fin, qui n'est pas sans rappeler la fin de la vie de Mishima et son suicide. Preuve que ça devait le travailler bien avant de passer à l'acte.
Yukio Mishima nous prouve ici qu'il n'est pas qu'un auteur de pavés à en perdre haleine, mais qu'il sait aussi synthétiser son talent pour nous raconter, encore, des histoires.