Quand les facultés de l’esprit sortent d'une hibernation pour développer tout un pan de raisonnement qui aboutit à des analyses concises qu’un homme lambda n’aurait jamais approché, cela donne une nouvelle à lire très consistante dans cette enquête de la pensée qui prévaut sur l’affaire initiale, le double meurtre extraordinaire de la rue Morgue.
En s’attendant à un roman policier divertissant au minimum, l’auteur surpasse le genre en livrant un mode d’emploi ultra détaillé sur le cheminement réflexif et constructif des éléments à la portée de l’intelligence et ce qu’il en révèle comme résultat. C’est passionnant de bout en bout et très ambitieux dans son écriture généreuse en détail contenue dans 45 pages qui paraissent plus larges. Tout comme le narrateur, stupéfait des combinaisons mises en places pour se rapprocher de la vérité, il demeure pas mal de choses pour lesquelles notre propre compréhension semble avancer au ralenti à la différence d’Auguste Dupin, piqué par une frénésie analytique sans borne.
En parcourant les lignes, des tonnes de personnages de littérature ou de série policière jaillissent dans la tête, devenus des rejetons officieux de ce dilettante d'un livre qui a véritablement sa place en tant qu’ancêtre du roman policier moderne.
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