Isabelle Pandazopoulos signe ici une oeuvre courte mais forte, les pages filent à toute vitesse, le rythme est soutenu. L'histoire, bien que peu étoffée, ne laisse pas indifférent. Le sport à haut niveau et toutes les problématiques qu'il soulève n'est jamais loin de la scène médiatique et c'est avec curiosité que l'on se plonge dans ce milieu.
Néanmoins c'est bien loin d'être la seule thématique abordée par ce roman. La concurrence entre frères, la légitimité aux yeux d'un parent, la recherche d'un chemin à suivre... C'est un livre qui parle de la vie d'un jeune garçon dont le coeur bat pour le tennis, mais pas seulement.
Le personnage d'Ulysse est charismatique et pourtant étrangement passe-partout. Il est à la fois le lycéen qu'on a tous rencontré un jour et l'adolescent torturé par une vie familiale qui a tourné au cauchemar. Il pense avec le lecteur, l'entraîne dans sa vie et le malmène jusqu'à l'amener à l'évidence: celle d'une existence déchirée.
Il n'y a pas à remettre en cause le choix d'un récit à la première personne, il était inévitable. Le fait d'être, en quelque sorte, dans la tête du protagoniste, soulève cependant des écarts de langage qui m'ont parfois surprise. Je suis assez partagée concernant ce point, à la fois cela ajoute au réalisme du récit mais cela peut casser le rythme de la lecture.
Dans les points les moins réussis, on notera des personnages secondaires trop caricaturés et survolés (tels que tous les camarades de lycée par exemple) ainsi que quelques ellipses un peu trop larges. Mais Double Faute n'en reste pas moins un roman touchant, très humain, au personnage principal éclatant de réalisme.