« Dragon » de Thomas DAY a été publié le 14 janvier 2016 par les éditions Le Bélial’, dans leur collection une heure lumière.
Dragon est une novella, comme toutes les publications insérées dans cette collection qui, soit dit en passant, vaut le détour.
Concernant l’auteur, il s’agit d’un auteur francophone bien implanté dans le décor SFFF français. Il a produit pas mal de textes en fantasy comme en science-fiction. Son style est assez violent, sans filtre, souvent teinté de sexe. Il a bien baroudé, notamment, en Asie du Sud-est et dans le texte que je vous présente aujourd’hui ça se ressent.
L’histoire se déroule à Bangkok, dans un futur proche. Les conséquences du changement climatique sont une réalité. Une partie de la ville est en permanence inondée par des moussons interminables.
La mégalopole est surpeuplée, sale et glauque. Toujours aussi portée sur le tourisme, surtout sexuel, dans tout ce qu’il a de plus sordide.
L’atmosphère se veut oppressante, poisseuse.
Un massacre est perpétré dans un bordel temporaire, une véritable boucherie. Une signature a été laissée sur place, une simple carte, avec un dragon imprimé dessus.
La traque commence, le lieutenant Tannhäuser Ruedpokanon, en charge de l’enquête, doit agir vite, pour éviter une nouvelle attaque du Dragon, comme l’appelle déjà la presse.
Il se dégage de ce livre une sacré ambiance, le Bangkok futuriste de Thomas DAY est superbement retranscrit.
Ensuite, avant d’être une enquête policière avec un postulat de départ classique, c’est avant tout un livre qui se veut dénonciateur de l’impunité. L’impunité du tourisme sexuel dans ces pays et de ses dérives les plus sales et les plus abjectes.
Rien que pour ça, il mérite d’être lu et d’être partagé.
Le livre en lui-même est très bien écrit, le rythme est soutenu et il est difficile de ne pas le lire d’une traite. La violence est omniprésente. La violence des mots, des images et des Hommes.
Certains passages sont à la limite du supportable. Mais ici point de voyeurisme. Il s’agit uniquement d’éveiller les esprits.
Les personnages sont réussis et charismatiques. J’ai adoré la quête personnelle du lieutenant, à savoir :
Le lieutenant Tannhäuser Ruedpokanon est homosexuel est a été rejeté par ses parents. Depuis il est à la recherche du Lady Boy parfait. Je vous laisse découvrir les critères de la perfection.
Il y a des passages qui marquent, des instants percutants, révoltants.
Il y a aussi des moments ou le lecteur est amené à se poser des questions d’ordre moral. Sur la justice, l’argent, la corruption et l’impunité.
Un seul regret, le livre est beaucoup trop court,à peine fermé, j’en redemande direct !
Je n’ai pas lu beaucoup de textes de cet auteur. À vrai dire, c’est le second après le trône d’ébène (en dehors de quelques nouvelles), acheté au hasard d’un salon du livre à Montpellier et dédicacé sur place.
Mais j’apprécie ce qu’il fait et j’ai envie d’aller plus loin. Prochaine étape « 7 secondes pour devenir un aigle ».
Si vous avez une grosse heure à tuer et au moins de 4 € sur votre compte en banque (pour la version numérique sans DRM), foncez sur Dragon.
PS : Pour la petite info, selon actu SF, Thomas DAY aurait l’envie d’écrire un roman dans la même trempe que « Dragon », mais se déroulant un peu plus dans le nord, Cambodge, etc. Pour se faire, il attend de pouvoir retourner en Thaïlande (après la fin du deuil suite à la mort du Roi).
PS 2 : Je me suis fait un trip personnel, en lisant le livre juste avant mon vol pour Bangkok (Pour 15 petits jours de visite de la Thaïlande), ça met dans l’ambiance ! Bangkok m’a paru plus fascinante et mystérieuse :)
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