Pas si simple le consentement, finalement éloquent lorsqu'il n'est pas.
"Obscur et épais comme la chair".
Le consentement individuel n'est ainsi jamais aussi clair que lorsqu'il implique un désaccord.
Ou bien autrement consentir, comme se soumettre, une autre bascule, qui se rapproche de la notion du "céder". Un geste de compromis que l'auteur retient comme deuxième sens (négatif) au terme de "consentement", et où entre en scène l'ancestrale domination masculine.
C'est lorsque les anthropologues le décrivent comme un état que le consentement sort d'un instantané de geste, ou de décision, devenant une conscience.
Or il n'implique pas nécessairement un acte libre, l'histoire le montre.
Le paradoxe émis par Rousseau, reste actuel, 'Né libre, et pourtant partout dans les fers'.
Sous l'angle du contrat social et de sa coïncidence avec l'hétérosexualité, l'auteur cite Wittig, et son évasion de ce contrat, jamais réciproque, 'dire non plutôt que oui,' ou 'quand une femme dit non, c'est non'.
Quand d'autres accepteront la 'servitude volontaire'. ou transparait cette notion de victime consentante. Comme le disait Sartre, 'nul ne peut traiter un homme comme un chien, s'il le tient d'abord pour un homme'. Cela fera frémir les spécistes !
Le fameux consentement tacite (Cf Locke), serait comme un consensus apaisé, 'un tomber d'accord', 'un consentiment'.
La notion contemporaine 'libre et éclairée, si elle a donné au consentement sa place dans la vie publique, celle ci n'enlève pas sa double valence, maximale, l'une, l'accord, l'adhésion à une proposition, l'autre, l'acceptation voire la soumission, cependant au sein d'un tissu relationnel de plus en plus multiforme.
L'auteur évoque également le risque de carcan juridique, encadrant la sexualité.
Ainsi concernant l'histoire des femmes, dit elle, "devenir sujet, ne libérerait pas de la situation d'objet."
L'émancipation des femmes impliquant d'accepter cette dualité.
L'évolution de l'éthique sociale et politique, synthétise les vertus et défauts du consentement individuel et collectif.
Le consentement ne se réduit pas au langage, il est inhérent au corps, et à ses émotions.
Il n'existe par ailleurs aucune frontière nette des différents énoncés du consentement, et ainsi en soi, aucun principe politique.
"Etre exclue hors champ ; ou être dans le champ, opprimée : ou être augmentée en puissance et élargir le champ. Tout est question d'espace plus que d'appartenance."