Compliqué d'écrire une critique après avoir commencer à lire ce monument de la littérature française, tous les mots que j'utilise me semble bien fade comparé aux tirades que nous offres Proust dans ce premier tome de "A la recherche du temps perdu".
On m'avais averti que la lecture serait ardu, presque soporifique. Et si Proust n'est pas du genre à aller droit au but mais plus à palabrer pendant des lignes et des pages, c'est ce coté exhaustif qui fait tout son charme au livre.
Proust nous montre le coté psychologique de ces personnages, ainsi il doit nous montrer l'environnement dans lequel ils évoluent, et ceux dans les moindres détails. Cette madeleine, ces aubépines, ce tableau, cette musique, ne sont pas décrit pour ce qu'ils sont, mais pour ce qu'ils représentent, par la perception qu'à le narrateur ou un des personnages de ces objets, œuvres … Pour Proust, on ne peut pas comprendre les choses si on les as pas vécu soit même. Et pour nous faire ressentir son histoire, une simple description ne suffit donc pas sans y ajouter les sentiments qui sont attachés à chaque pan de l'univers décrit.
Je le comparerais à Guerre et Paix de Tolstoï. Si dans cet ouvrage tout aussi exhaustif, on prend le temps de décrire chirurgicalement chaque action, chaque personnages, c'est pour en faire une fresque réaliste, indiscutable, gravé dans le marbre.
Ici on est dans un récit à échelle humaine. Ne survolant plus l'échiquier, les personnages ne sont plus des pions mais des individus. Si Pierre, Natacha ou le prince André sont réelles, alors Françoise, Odette de Crécy, Monsieur Swann ont cohabités avec nous. Si les premiers sont logiques, les seconds ont un sens et donc on aura besoin de chaque vecteurs pour savoir où ils vont.
On est largement aidés dans cet aventure par le style d'écriture de Marcel Proust. Certains parlent de prose, je suis d'accord, on se laisse emporté facilement par la poésie de son phrasé. Qu'on comprenne les métaphores et les références, parfois désuet ou trop élitiste, ou non, le plus important est de suivre le court du récit qui nous emmènera toujours à bon port.
Les thèmes de la mémoire et des souvenirs sont évidemment très bien abordés. Et si la fameuse Madeleine est rentré dans le langage courant, je trouve ce passage qui conclut ce premier tome plus marquant et encore plus intéressant "[...] la contradiction que c'est de chercher dans la réalité les tableaux de la mémoire, auxquels manqueraient toujours le charme qui leur vient de la mémoire même et de n'être pas perçus par les sens. La réalité que j'avais connue n'existait plus".
Je commence à manquer de mots pour dire à quel point j'ai aimé ce livre. Je vous encourage vivement à ne serait-ce que l'ouvrir pour apprécier la qualité de son écriture. En espérant que je vous ait donné un peu envie de le faire.