Mafalda est atteinte de la maladie de Stargardt qui lui fait « comme un nuage dans les yeux », un nuage qui grandit rapidement et qui va la rendre aveugle. C’est Mafalda qui nous raconte son histoire et l’auteure a su très justement trouver les mots adéquats pour que le texte correspondent à sa jeune héroïne, mature et forte mais surtout extrêmement seule. Alors qu’elle est terrorisée par le fait de bientôt se retrouver dans l’obscurité, elle est abandonnée par ses amis, ne semble avoir personne à qui se confier, pas même ses parents qui sont pourtant bienveillants et aimants; elle affronte seule la réalité d’un avenir terrifiant pour une si jeune personne. Elle trouve du réconfort dans la présence de son chat, Ottimo Turcaret et le cerisier de son école, dont elle est persuadée qu’il abrite l’esprit de sa grand-mère.
Pourtant, elle peut compter sur Estella, dame de service de l’école, toujours de bons conseils et qui la pousse à chercher « son essentiel » et à réfléchir à ce qu’elle pourra toujours faire après plutôt que de penser à ce qu’elle ne pourra plus faire. Ainsi que sur Filippo, le voyou de l’école, qui se révèle bien plus sensible et mature que prévu et qui va ouvrir Mafalda à la musique, un monde où les oreilles ont plus de valeurs que les yeux.
Du haut de mon cerisier est un merveilleux hymne à la vie qui fait l’éloge de l’amour et de l’amitié. Il véhicule un message d’espoir et encourage à croire en l’avenir quel qu’il soit plutôt que de sombrer dans le désespoir. Paola Peretti s’inspire de son vécu pour écrire ce premier roman émouvant, touchant et emprunt de poésie, dans lequel elle décrit un quotidien et des peurs d’une enfant de 9 ans qui perd la vue; des émotions et des craintes qui sont très certainement autant les siennes que celles de sa jeune héroïne.
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