La littérature science-fiction m'avait jusqu'ici plutôt repoussée. Je la pensais réservée aux vrais passionnés d'astrophysique, ceux qui comprennent toute la nuance d'un chapitre par un détail technique réservée à l'élite des geeks. J'adore les thèmes de l'espace et de l'esprit, mais il y avait un gros a priori puisque je les associais surtout à Star Wars et Star Trek, deux univers pour lesquels je n'ai jamais nourri d'amour ou d'intérêt, plutôt même de l'hostilité.
La narration est loin d'être brute ou primaire. De la politique, de la religion, des sujets qui auraient pu être traités avec du factuel, du froid, mais qui sont au final très chargés en énergie, de plus en plus au fil des évènements, le temps qu'on s'en imprègne. Les premières pages sont plutôt directes et j'ai craint un rythme difficile à saisir, mais cette appréhension a rapidement été balayée par une suite de pavés, de détails, de choses expliquées, occasionnellement de manière incomplète, ce qui m'a inquiétée de nouveau, jusqu'à comprendre que chaque partie du tableau aurait son temps d'étude, alors patience, c'est largement supportable, et Dieu merci ça ne verse pas dans le ping-pong anachronique.
L'ouvrage s'achève sur des appendices traitant d'écologie, d'histoire de la religion et des motivations d'une organisation, de quoi sortir du tourbillon de péripéties en expliquant quelques faits, sans impliquer un lien émotionnel aussi fort que sur 800 pages, et nous faire remettre les yeux sur notre propre histoire, cette projection futuriste étant un écho lointain de notre condition actuelle.