Lorsque quelqu'un de bien intentionné vous offre un bouquin de développement personnel au sens large, comme celui intitulé Écrire un roman et se faire publier, la première réaction est la gêne. Surtout à l'évocation de son auteur qui ne fait tinter aucune cloche de souvenir littéraire marquant, ou de souvenir littéraire tout court.

Remisé un temps, l'ambition qui ronge l'individu lambda qui souhaite effectivement, un jour voir un ouvrage de sa plume non encore écrit publié fait mettre de côté les prétentions et lire les premières pages avant de se renseigner sur la personne qui en est à l'origine. S'il le précise lui-même en début d'ouvrage, le site Bob Mayer donne un aperçu de son talent, dans un site écrit en Comic Sans, on trouve des ouvrages aux couvertures dignes de Hollywood Nights... et des messages de type "qui ose gagne". De quoi faire flipper n'importe quelle audience avec un cerveau.

Bob Mayer possède un compte Twitter où il développe sa propagande mais pas de page Wikipédia visiblement... Mais hé ! Cet homme gagne sa vie en publiant des livres. Plus d'une trentaine. Il est donc motivé et, quelque part, a réussi. Alors pourquoi pas.

Et effectivement, tout ne semble pas si mauvais dans Écrire un roman, le Comic Sans qui fait irruption irrite et ne facilite pas la confiance.
Les thèmes abordés sont nombreux, et traités de manière plutôt agréable. On enchaîne les pages avec curiosité, avec l’impression d’une caméra cachée qui découvre les coulisses d’un monde qu’on vous a toujours dissimulé.
Il évoque les préalables, le bagage qu’il faut avoir constitué pour démarrer l’écriture, et développe un programme jusqu’à l’envoi du manuscrit dans les maisons d’édition, avec un travail fait en direction du public français (probablement par l’éditeur du bouquin), histoire de disposer d’un panorama complet du métier.

Pourtant, le livre de Mayer déçoit un peu quant à l'organisation précise du temps de l'auteur, qui manque de liant et laisse le lecteur seul, comme toujours, face à un bouquin en fin de compte plus destiné à faire du fric en faisant rêver les démunis qu’à vraiment faire avancer vraiment le schmilblick, comme tout livre de développement personnel, toute tentative de marketing de réseau.
Il désespère quand il aborde la gestion du milieu de l'édition, et démoralise complètement avec les perspectives financières et les politiques menées dans l'industrie et le long terme.

Un premier pas facile à lire, mais, du point de vue de quelqu’un encore jamais publié, certainement pas suffisant.
hillson
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le 18 mai 2013

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hillson

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