Quel dommage !

Ok ; c'était vraiment nécessaire de donner la parole à Natsuo Kirino, qui porte un discours (carrément) réactionnaire sur le livre numérique et parle "[d']idéologie du politiquement correct" ? Allons ! Son sentiment sur l'état du Japon après la catastrophe de 2011, sur le repli identitaire (aux tendances misogynes) et le virage autoritaire de l'archipel est important (ses commentaires sur l'état du marché du livre aussi) ; mais convaincre le lecteur que la "bien-pensance" aurait empêché Ranpo de publier aujourd'hui !...

Bon ! je respecte le travail de Gérald Peloux, Cécile Nakai et leurs collaborateurs, mais la somme des textes est (pardonnez-moi) terriblement insatisfaisante ! Mais alors : quel est le coupable ? J'accuse le manque de traductions des œuvres de Ranpo en langue française ; en ce sens : impossible de proposer une lecture stylistique et thématique complète aux lecteurs francophones. Les articles sur les adaptations cinématographiques de l'auteur et sur Maruo Suehiro sont passionnants ; mais le reste ne concerne que la réception du travail de Ranpo au Japon et en France, ou sa biographie - ce qui est à terme presque indigeste.

Naturellement, je salue une pareille entreprise, qui n'a sans doute pas été facile d'assurer (complètement inimaginable il y a quelques années), qui non contente de proposer cinq textes critiques de l'auteur (inédits en français), permet de faire naître un nouvel enthousiasme au regard de l'œuvre de Ranpo ; qu'on continue !