Décidément, j'aime l'univers Calvo ! Dans Elliot... Alice au pays des merveilles a traversé le miroir pour atterrir dans un asile de fous avec Malarmé, clamant son poème qui ne veut rien dire sous fond de musique des années 80 ou 90 et tout se tient, presque, jusqu'à la fin. Parce que ce long, très long poème en prose, ne veut rien dire... Et il dit tout... Exemples :
"S’il n’y a rien, il y a quelque chose. C’est un mot, c’est déjà beaucoup."
"C’est ça, l’art. Car le jeu n’est pas un art : c’est l’art qui est un jeu. Le jeu précède l’art. Il en est la condition. Le rituel, la liturgie, l’écriture, tout cela n’est possible que si l’on sait se placer dans un ailleurs. Et l’ailleurs improvisé est permis par le jeu. La foi elle-même est un jeu."
De quoi faire plancher les étudiants de philo pendant quelques heures... Ou toute une vie...
C'est ça Calvo, sous couvert d'une histoire sans queue ni tête, où l'on marie quelque chose de vieux (un poème de Malarmé), quelque chose de moderne (les jeux en ligne) et quelque chose d'emprunté (la culture islandaise), le tout cohérent vaut mieux que la somme des parties, quoique certaines parties vaillent à elles seules le coup.
Comme le roman précédent que j'ai lu d'elle, je ne le conseille pas à tout le monde et je n'ai pas aimé la fin mais le voyage fut savoureux, alors....