Il est de ces livres qui changent véritablement ta façon de voir les choses, le monde qui t'entoure, ton rapport aux autres, l'organisation de la société dans laquelle tu vis, des livres qui te font prendre un recul tellement énorme qu'ils font figure de véritable pierre angulaire dans la conception que tu te fais de ton environnement.
Eloge de la fuite fait partie de ces bouquins là. Son auteur, Henri Laborit, part d'un postulat très simple qui est d'aborder l'étude de l'être humain d'un point de vue strictement biologique. A partir de cet angle d'attaque, Laborit analyse la politique, notre conception de l'amour, du bonheur, notre besoin de religion et tout ce qui forme l'homme dans sa nature et sa culture depuis ses origines. Parfois presque nihiliste, notamment en ouverture avec une destruction totale du concept d'"amour", Laborit propose néanmoins quelques pistes optimistes pour évoluer, en pointant du doigt l'importance du partage informationnel et en remettant en question cette idée dominante d'individualisme vendue par nos sociétés capitalistes au profit d'un collectivisme cellulaire au bénéfice non pas de l'individu mais de l'espèce.
En bref, difficile de résumer dans une critique les idées abordées par Laborit, un essai profondément marquant et important car sujet à un relativisme primordial, cristallisé dans un chapitre final magistral.
En bref, Eloge de la fuite est un essai important que je conseille à tout le monde.