Éloge de la philosophie antique par mavhoc
Nommé à la Chaire d'Histoire de la pensée hellénistique et romaine du Collège de France en 1982, Pierre Hadot fit sa leçon inaugurale le vendredi 18 février 1983 (ce qui nous laisse présager que les fêtes de fin d'années n'ont pas forcément dû aider sa productivité lors de la mise au propre de ses notes). Cette leçon est, depuis, publiée en version poche sous le titre d'un "éloge de la philosophie antique". Sachant que l'antiquité pour Hadot ça va jusqu'à Saint-Augustin on fera donc attention de ne pas voir dans le grand professeur un simple amoureux de la culture grecque bien que, ne le nions pas, comme tous les philosophes sérieux (comment ça, je suis subjectif?) on est forcé d'avoir une attention toute particulière pour les écoles grecques.
Remerciant ceux qui l'ont nommé et notant l'intérêt d'un tel intitulé pour une Chaire, Pierre Hadot profite de cette leçon pour définir, comme le veut la tradition, quelles vont êtres ses objets d'études, ses problèmes principaux et sa vision globale, finalement, de son sujet.
Hadot réalise un véritable protreptique, souhaitant uniformiser la pensée antique sans en oublier ses différences internes. Oui, le néo-platonisme et l'épicurisme sont radicalement différents, mais pour autant, il n'est pas impossible de les regrouper sous la même bannière de la pensée antique. Pensée qui se veut être un mode de vie.
Bien qu'il annonce une vision personnelle et particulière de la recherche, annonçant un élan continuiste dans la vision de l'Histoire de la Philosophie Antique, Pierre Hadot exhorte surtout à devenir philosophe, pleinement et entièrement. Non pas à lire dans son coin, mais à se convertir, à revenir vers une philosophie pleine et entière. Bien qu'il n'en parle pas ici, cela nous permet de comprendre son affection pour Wittgenstein, qui vécu la philosophie non comme une doctrine mais comme un acte.
Galvanisant et particulièrement séducteur, se traité, d'aucun trouveront trop introductif, nous montre cependant tout l'amour qu'un maître avait pour sa discipline.