Elric est le suzerain pâle et albinos de Melniboné. Un peu trop littéraire, un peu trop calme et posé, il tranche avec les précédents empereurs, violents et conquérants, de la cité.
Son pouvoir est contesté par Yyrkoon, son cousin, qui estime qu'il serait un chef Melnibonéen digne de ce nom.
S'en suit alors plusieurs aventures autour d'Elric et Yyrkoon, et d'autres personnages aux noms tous aussi étranges.
Je vais vous raconter la magie de ce roman. Mon impression de ne pas aimer, et à quel point cette impression fut effacée.
Elric n'est pas un héro.
Son caractère de faiblard est un tantinet agaçant au cours du roman. Sa morale qui l'empêche de tuer ou de torturer, multiplie ses problèmes. Il a tendance à (re)faire confiance assez facilement, ou à laisser trainer les choses en longueur et cela le conduit indubitablement à des ennuis.
Vous l'aurez compris, l'empereur albinos ne m'a pas fait rêver. Il est le genre de personne à qui on souhaiterait claquer deux paires de baffes pour qu'il se réveille de sa léthargie.
La narration du roman est simpliste. Non pas qu'une narration simple rende le roman mauvais, ou qu'elle retire du plaisir à la lecture.
Mais dans le cas de Elric, la narration s'ajoute aux caractères simple de l'histoire et du personnage, ensemble qui crée un combo assez mou, finalement.
À cela s'ajoute les aventures de l'empereur qui s'en sort presque toujours intacte grâce à la magie et à sa destinée, malgré sa faiblesse perpétuelle. Peu crédible.
Mais après tout, s'attend-t-on toujours à avoir de la crédibilité dans un roman de fantaisie ?
J'ai tout de même lu ce livre jusqu'au bout, car en dépit de tous les points négatifs cités, le scénario hameçone. Malgré l'attitude suicidaire (comme je vous l'ai dit, il plonge tête la première dans ses problèmes) du personnage principal, on en vient à espérer qu'il batte encore et encore, par ses mots, par ses actes, le prince Yyrkoon. On apprécie lorsqu'il le ridiculise, on souhaite lui hurler dessus quand il lui laisse la vie sauve. Et comme dans nos rêves les plus tordus, quoi qu'il arrive, le héro survit !
Elric est un peu la victime qui se rebelle, et de qui chaque acte de courage prend une tournure phénoménale. Un acte héroïque.
Je ne sais pas quel miracle ce roman accroche, même si il manque de rebondissements, de dialogues riches, et d'un personnage principal digne de ce nom. Malgré tous ces points négatifs que j'ai relevé au cours de ma lecture, je suis restée le nez dedans.
Cet albinos malade, cet empereur trop gentil pour son peuple, fascine malgré lui.
Elric fascine. Michael Moorcock a réussi son tour de magie.