Madame C. se souvient de cette journée, jamais elle n'aurait pu l'oublier. Vingt-quatre heures imprévisibles, spontanées, qui débutent dans un casino par la connaissance d'un jeune homme accro aux jeux. Vingt-quatre heures où toute la femme qu'elle est s'est laissée guider par sa passion pour l'inconnu.
Plusieurs années après, elle se confesse auprès du narrateur, soulageant sa conscience et son cœur.
Une nouvelle fois, Stefan Zweig chahute nos sentiments. Quelques 80 pages et nous voilà soufflé, amoureux, passionné, reconnaissant, triste, songeur, déçus, subjugué...
On se met facilement à la place de Madame C. On sent ces vingt-quatre heures au fond de nos entrailles.
Car c'est la force de l'auteur que de provoquer aussi facilement des changements chez nous. C'est sa force que de déclencher nos émotions et de maintenir ce flot du début à la fin.
Stefan Zweig a une narration saccadée -longues phrases séparées de nombreuses virgules- que ce soit dans Ivresse de la métamorphose ou dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme. Son style correspond complètement à ses histoires, il se cale parfaitement à leur rythme effréné, aux enchaînement des péripéties, à la transparence de ses récits et la profusion de sentiments.
Cet assemblage sublime le roman !
C'est le second roman de Stefan Zweig que je lis, et encore une fois, malgré les moins de 100 pages que celui-ci contient, je suis complètement conquise. Je recommande mille fois cette lecture qui vous remuera du crâne aux orteils.