Ah, que ma vie est belle comparée à celle de Jeanne !
En réalité, mon existence n’aurait pas pu ressembler à celle de Jeanne car, d’une part nous ne sommes pas nées à la même époque mais, d’autre part, contrairement à elle, je n’ai pas été enfermée dans un couvent et tenue à l’écart des choses naturelle de la vie. Son père la voulait pure, enfantine, naïve.. Je crois qu’il la voulait préservée. Loin d’elle toutes les impuretés du monde extérieur, loin d’elle tous ces gens morose, ces questions existentielles. Oui, Jeanne a été épargnée. Mais est-ce une si bonne chose ?
Maupassant nous conte l’histoire d’une enfant que l’on a rendu volontairement ignorante des difficultés que chacun d’entre nous, ou d’entre eux au 19ème siècle, peut rencontrer, doit affronter, doit surmonter. Jeanne n’a pas pu apprendre de ses erreurs en grandissant, elle n’a pas pu se forger son opinion sur les hommes et même les Hommes.
C’est pourquoi quand elle rencontre Julien, le vicomte de Lamare, son obsession du prince charmant prend une teinte de réalité.
Il est possible de se rendre assez vite compte de la tournure des évènements dans le livre, car Maupassant, bien qu’il ne l’écrive pas tout de suite noir sur blanc, nous montre à quel point les détails tournent à l’évidence. Seule Jeanne met du temps à tout comprendre.
Maupassant nous prouve par ce livre que l’éducation est une des clefs de la réussite d’une personne. Et il s’amuse aussi à critiquer ouvertement la religion par le biais de représentants de Dieu complètement à côté de la plaque: l’un trop laxiste et l’autre trop strict, qui mène à des scènes grotesques.
Finalement, ce que nous livre Maupassant semble un tableau réaliste de la vie. Les rêves enfantins du prince charmant qui font face à la réalité, la désillusion quant au mariage, la monotonie du couple… Ces faits se retrouvent encore chez beaucoup d’hommes et de femmes au 21ème siècle.
Une des morales que j’ai perçu dans ce livre serait qu’éduquer les enfants dans l’ignorance les rend plus faible face au monde. La pureté d’esprit, la préservation des pensées, sont des caractéristiques qui sont vouées à rendre l’être humain plus facile à blesser. C’est en subissant qu’on apprend.
La confiance, également, ne se donne pas au premier venu. “Patience est mère de vertu”.
Je suppose qu’il y a d'innombrable analyses à faire sur ce livre, j’en ai quant à moi fait ma synthèse. Je resterai sur cette note : Maupassant est un régal à lire.