Elric et la porte des mondes est une anthologie française, parue en 2006, hommage au célèbre héros de Moorcock. Elle est constituée de dix neuf nouvelles, plus une introduction de Michael Moorcock lui-même.
Retrouver les auteurs français de fantastique et de SF dans une anthologie en hommage à l'univers d'Elric était très prometteur pour moi, d’autant que j’apprécie vraiment les travaux de certains de ces auteurs.
Le résultat est malheureusement très inégal. Certaines de ces nouvelles sont bonnes, heureusement, d’autres sont par contre mauvaises, voir très mauvaises.
On y trouve des récits dont le style semble volontairement mauvais, on dirait une parodie, mais une parodie ratée, d’autres prennent prétexte du fait que les récits d’Elric et du champion éternel aient parfois parus décousus pour livrer des textes qui sont lisibles mais n’obéissent à aucune logique, où l’on est porté par les aventures du héros sans avoir le moindre début d’explication ayant un sens quelconque, d’autres enfin proposent une histoire qui pourrait être intéressante, si ce n’est qu’ils y utilise le personnage d’Elric d’une façon qui le rend totalement méconnaissable. On y retrouve peut être un peu l’esprit des romans de Moorcock, mais certainement pas son héros. Ça ressemble plus à des textes où le nom du héros a simplement été remplacé par celui d’Elric afin de se faire publier dans cette anthologie, mais sans plus d’effort de déguisement. Dans certains cas je me suis même demandé si l’auteur du texte avait lu Elric.
Et finalement, une trop grande partie de ces textes proposent des variantes de la même histoire : voici un épisode inconnu de la vie d’Elric où il a eu l’opportunité de se détacher de son épée maléfique Stormbringer, mais n’a pu échapper à son destin et l’a gardée quand même. Je n’ai rien contre ce genre de récits en eux-mêmes, ça colle bien à l’univers et au personnage, mais niveau originalité c’est pas trop ça.
Essentiellement cet ouvrage me semble avoir des problèmes de sélection. Comme j’ai du mal à croire qu’il n’y ait pas en France une vingtaine d’auteurs de talent désireux de proposer à un texte pour une telle anthologie, j’aurais tendance à blâmer la personne ayant fait cette sélection.
Entre tout ces problèmes, le manque de variété et certaines nouvelles qui ne sont simplement pas à mon goût sans que je puisse vraiment pointer du doigt un problème, il reste moins d’une demi-douzaine d’histoires que j’ai réellement pris plaisir à lire. Et encore certaines n’ont pas toujours un niveau égal. Ainsi je trouve le style de La forteresse de l’Obscur par moment très évocateur, prenant, et à d’autres moment caricatural.
Critique tirée de mon blog.