Née à Karachi, résidente londonienne et à l'occasion enseignante dans des universités américaines : Kamila Shamsie est une citoyenne et une romancière attentive à la perception occidentale de la communauté musulmane. Et notamment à tous les raccourcis faciles qui la concernent. Embrasements, à égalité avec Quand blanchit le monde, est sans doute le meilleur roman de Kamila Shamsie, par son acuité sociale et politique mais aussi sa densité narrative avec une histoire familiale complexe que son style fluide rend limpide, tout en laissant le lecteur libre de sa réflexion et de ses sentiments vis-à-vis de personnages jamais réduits à la caricature. Divisé en 5 grands chapitres, Embrasements s'attache successivement à ses principaux protagonistes dans une montée progressive vers la tragédie. On le sait, la romancière a voulu écrire une version moderne de l'Antigone de Sophocle mais point n'est besoin de connaître sur le bout des doigts la pièce originelle pour apprécier la subtilité avec laquelle l'auteure avance dans une intrigue qui sous une autre plume pourrait paraître bien emberlificotée. Dans le désordre du monde et l'intimité d'une famille bouleversée, la romancière creuse son sillon avec un récit qui fait la part belle à l'humain saisi dans ses contradictions, ses peurs et sa résilience.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes livres de 2019

Créée

le 6 oct. 2019

Critique lue 86 fois

1 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 86 fois

1

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13