Evan, urgentiste et musicien à ses heures perdues, tente de vivre malgré la culpabilité de n'avoir rien pu faire devant l'enlèvement de sa petite sœur Kelsie, lorsqu'ils étaient enfants.
Un jour cependant, il fait la rencontre d'un petit garçon d'une dizaine d'années qui affirme que sa sœur est en vie, et qu'il sait où elle se trouve.
Bercé par l'espoir de ces nouvelles et devant des preuves irréfutables, Evan devra mettre sa rationalité d'homme de sciences de côté pour suivre le garçon dans une folle aventure, semée d'embuches mais aussi de belles surprises.
Le livre commence sur un prologue difficile à lire, car raconté du point de vue d'un enfant ; nous assistons à l'enlèvement de Kelsie. Les images décrites sont dures car elles ne contiennent aucun filtre. La peur panique et la détresse d'Evan sont transmises au lecteur avec facilité, au point qu'il est difficile de finir ce prologue et d'entamer le premier chapitre sans avoir le cœur serré par l'horreur de la scène.
Claire Norton entre ainsi directement dans le vif du sujet et incite le lecteur à tourner les autre pages.
Bien qu'Evan soit annoncé comme le personnage principal, l'autrice en présente également d'autres grâce au découpage des chapitres en plusieurs parties. Jongler entre les personnages apporte rapidement une rythmique à la lecture et laisse une sensation d'omniscience quant à l'histoire. Mais Claire Norton s'arrange toutefois pour ne pas dévoiler trop vite son intrigue et ses conclusions. L'histoire défile donc à un rythme fluide et agréable. Les fragments s'assemblent au gré des aventures des protagonistes et finissent par reconstituer une trame commune.
Le récit ainsi construit met en parallèle l'histoire d'Evan et sa sœur disparue avec d'autres histoires se centrant sur la vie et la non-vie, qui apparaissent comme le thème principal du roman. Claire Norton laisse libre cours à son imagination quant à ce sujet et entraîne le lecteur avec elle dans son monde.
L'autrice, notamment, personnifie l'âme grâce à l'introduction du personnage de Casper qui enseigne de vivre comme si chaque jour était le dernier, car les mauvaises aventures sont imprévisibles, et les choses précieuses ne le deviennent qu'une fois perdues. "Carpe Diem".
La fin, malheureusement, laisse une sensation de simplicité et ne rend pas justice au reste au récit. En effet, ce qui devrait être l'apogée du livre tombe sous l'effet de la rapide conclusion. Le twist final n'apporte pas le "wow" tant attendu car noyé sous l'effusion des sentiments des protagonistes.
"En ton âme et conscience" propose un large éventail d'émotions que Claire Norton transmet au lecteur avec aisance grâce à une narration claire.
Toutefois, l'autrice aurait pu s'attarder un peu plus sur la fin, qui justement, laisse sur la faim.