Une entrée en matière bien longue et un peu fastidieuse

J’ai enfin terminé ce chapitre des "Cantos d’Hypérion" et je dois dire que, contrairement aux deux premiers tomes qui constituent cette épopée, celui-ci était bien en deçà de ce que j’espérais. Je savais déjà que ce volet tranchait, si j’ose dire, par rapport à l’histoire relaté dans Hypérion et La Chute d’Hypérion et je n’étais pas réfractaire à cet aspect. Cependant, on tombe ici dans un récit beaucoup plus descriptif et bien moins trépidant. Seules les 100 dernières pages sont dignes de l’ambiance ressentie durant Hypérion et La Chute d’Hypérion (sur plus de 600 ça ne fait pas des masses). J’ai pas mal hésité entre 6 et 7 pour la note et le 6 l’a emporté, de justesse, pour bien marquer la différence de niveau que j’ai perçu avec les 2 livres précédents. Même si objectivement, je pense que cette note est peut-être un peu sévère (un 6,5 ?).

Alors que H. Simmons nous avait habitué à de l’action et de l’intrigue, on se retrouve ici à suivre le voyage plutôt plat de H. Endymion, H. Enée et A. Bettik. Alors, je dis plutôt plat mais ce n’est pas tout à fait vrai non plus. Ce que je reproche ici à l’auteur, c’est un rythme et un contenu plutôt inégaux tout au long du récit. On va alterner des séquences plutôt longues, descriptives et sans grand intérêt dans certains cas, du voyage et des petits tracas inhérents à celui-ci, avec des passages plus ou moins courts, intenses et/ou intéressants générés par la course poursuite engagée par la Pax après H. Enée. Cette inégalité nous fait languir une très grosse partie du temps.

Du côté des personnages, H. Enée, comme j’ai pu le lire dans d’autres critiques, est un peu énervante. C’est vrai quoi une gamine de 12 ans aussi dirigiste ça énerve un peu, même si elle a souvent raison (bon presque toujours…). A. Bettik est bien mystérieux, un peu trop même et du coup ben je me suis assez peu attaché au personnage. Concernant H. Endymion que dire… Il a l’air tellement empoté des fois mais à côté de ça on sent qu’il veut faire au mieux et, dans certaines situations, il parvient à ne pas être ridicule du tout. Je crois que le père capitaine de Soya est un des personnages les plus intéressant au final, en tout cas son point de vue est tout à fait intéressant.

Du coup, niveau histoire, on ne peut pas dire qu’on avance beaucoup. On a droit à un rattrapage plus ou moins clair et précis de ce qui s’est passé durant les 260 années et quelques depuis que nous avons quitté les pèlerins et les tombeaux du temps. Il y a des choses explicites et d’autres que l’on devine avant qu’elles nous soient réellement révélées. Je dirai qu’il n’y a pas de grosses surprises majeures ici. Monsieur Simmons met tranquillement en place le décor pour la suite des évènements et j’espère vraiment que le dernier épisode de la saga justifiera une introduction aussi longue et fastidieuse. A voir donc ce que donnera L’Éveil d’Endymion !