Au départ c'est sympa, on prend son temps pour établir une ambiance : le froid, l'isolement, le silence, l'aridité de ce bout de caillou perdu au milieu de l'océan. Puis il y a l'ambiguïté des relations qui s'installent : les frères ne se parlent plus, l'épouse du chef éprouve du desir pour un autre, la solidarité côtoie la méfiance. Enfin l'action se lance, on rame, le froid s'installe, la tempête se déchaîne, l'oublie de la vareuse à cause d'un livre de poésie sera une erreur fatale.
Jusque-là pourquoi pas, c'est un peu lent, on est loin des personnages, on nous les présente longuement mais on accepte ce choix, ce n'est pas désagréable de s'imaginer la vie arriérée de cette île loin de tout.
Puis ça devient vraiment long, on comprend qu'on aura rien de plus que des portraits grossiers et peu profond de personnages, une galerie qu'on oublira dès qu'on refermera le livre. Les phrases sur la vie et la mort pourraient avoir de l'impact si elles trouvaient une incarnation mais il n'y a pas d'enjeux qui le permette. Le gamin va peut être se suicider, oui et alors ? On se sent loin de lui, on y est presque pas attaché.
L'auteur semble ne pas savoir quoi faire de ses personnages, il aime les décrire sans jamais les mettre en action ou nous les faire vivre de l'intérieur, on ne s'intéresse qu'à des faits les concernant comme si on lisait une biographie wikipedia, alors oui les noms et même les lettres sont dépaysant mais ça ne suffit pas à étoffer ces personnages, à leur insuffler de la vie.
On fini déçu et fatigué au bout des 250 pages qui se refusent à nous parler des personnages qu'elles nous présente.