Vango est à l’image de cette délicieuse soupe préparée en plein rationnement sous l’occupation qui est évoquée dans la scène finale. Chaque ingrédient pris individuellement peut sembler presque cliché mais l’assemblage virtuose en fait un met de choix:
En voici la recette: La douceur d’une petite ile éolienne entre montagne et mer. Le croustillant du Paris des années 30. Le piquant du New York des empires financiers et des ambitieux criminels. L’acre d’un hangar Allemand où s’apprête à
décoller un Zeppelin flanqué de la croix gamée. Le souffre de Moscou en plein coeur de l’intimité stalinienne. Et en ingrédient mystère, un monastère secret au milieu d’une île abandonnée…
Dans la marmite, ajoutez de grands classiques avec
pele mêle : un orphelin charismatique à
la recherche de ses origines, une aristocrate britannique belle et esseulée, un trésor perdu, un crime impuni, des amours contrariées… mais aussi des molosses russes patibulaires, un ingénieur allemand visionnaire, un paysan italien taciturne au lourd secret, un inspecteur français vieux garçon, un abbé pourchassé, une adolescente perchée, un roi du travestissement… sans oublier un vendeur d’arme machiavélique, un Nazillon, un champion de boxe africain, un violoniste russe qui joue les espions malgré lui, une Nounou polyglotte…
Liez avec des voyages à toute allure, à main nue sur la roche, à cheval, en courant sur les toits, en Zeppelin, en avion, en railton et en bateaux entre les continents et par delà les mers.
Mélangez le tout avec des péripéties en cascade: poursuites, complots, assassinats, accidents, quiproquos, kidnappings, coups montés et faux semblants, jusqu’à une éruption du stromboli.
Laissez cuire à feu moyen pendant 800 pages et vous aurez ce grand meli-melo du roman d’aventure, qui nous entraine avec lui dans ce monde au bord du gouffre bien décidé à vivre à 100 à l’heure.