Sans compromission, sans rébellion (car la rébellion est une posture)
Je viens de fermer la dernière page de Entre Parenthèses, qui est un recueil des chroniques, essais, textes divers de Bolaño. Et je me sens accablé et triste. Pour plusieurs raisons, dont la première est que ce mec était un génie et que j'aurais aimé qu'il vive plus longtemps pour écrire encore des milliers de textes.
Bolaño c'était quand même le type qui a choisi de donner sa dernière interview fleuve avant de mourir à l'édition mexicaine du magazine Playboy. Et on s'aperçoit que cette interview - incluant la journaliste - est bien plus littéraire qu'un Transfuge ou qu'un Magazine littéraire, ou un Lire. C'est à la fois admirable et désespérant, mais c'était toute la force du coco : on parle de Cortázar dans cette interview, Rodrigo Fresán, des cours que Pascal donnerait au paradis si le paradis existe et auxquels s'inscrirait tout de suite Roberto (car il se sait mourant), on parle de la non-littérature que représente Isabel Allende, Paolo Coelho, Pérez-Reverte et tous les lèche-culs des académies, d'amour aussi, et de plein d'autres choses sur un ton de mépris heureux.
Non je suis vraiment triste.
A lire absolument pour les fans de Bolaño, pour ceux qui ont un intérêt pour la littérature sud-américaine, ou en langue espagnole, ou pour la littérature en général.
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