À se tordre de rire !! Jubilatoire !! Un grand moment de rigolade, simple et efficace !!

Bonjour à tous,

Je me permets de faire cette critique, car ce livre devrait être connu par tous les idiots qui cantonnent Céline à l' écrivain du désespoir.... Là Céline est inoubliable !! On se tord de rire toutes les 20 secondes !! Ce petit livre de 150 pages est inoubliable !! Je me dois de le faire découvrir au grand public. Ce petit livre est la meilleure entrée possible par Céline, de mon point de vue. Céline s' y montre très pédaguogue, tout en ne retirant rien de son génie stylistique, au niveau des idées, etc... C' est jubilatoire, je vous le dis !!
Louis Ferdinand se défoule, se raconte, se déballe… C'est pas rien ça !.

Dans un récit délirant, l'auteur du Voyage au Bout de la Nuit se met en scène, dégoisant ses conceptions de la vie et de la littérature à un malheureux universitaire qui n'avait accepté de le rencontrer qu'à condition de rester anonyme.
Entre fausse autoparodie et et vrai dynamitage en règle, Céline règle quelques comptes. L'ouvrage est court, mais rempli de mordant, et à l'arrivée, très vachard et très drôle.

Il en a à dire, Louis Ferdinand, de la vie, des livres qui se vendent plus, des voitures à tempérament, des week-ends, des vacances bimensuelles et trimensuelles !. Des croisières à " lololulu " comme il dit. C’est connu qu'il faut que l'artiste ait faim, sinon il sait pas créer, tout le monde sait ça !… D'ailleurs il en causait avec Gaston, Gaston Gallimard bien sûr, qui voulait qu'il joue le jeu… Mais il le voit venir !. Il voudrait qu'il se vende comme une savonnette, pas moins !. Il est fou Gaston !… Et Ferdinand est lâché !…Il va lui raconter à Y l'histoire de ses trois points, qu’ils veulent tous savoir et comprendre !… Il va lui raconter aussi le chômage, la sécu et comment les Chinois seront contents de venir s’installer à Paris. Plus de limites !. On veut tout, le noir et le blanc, le positif et son contraire. Et puis la prison où ils l'ont mis, puis aussi le Nobel qu'ils veulent tous, et Tartre (surnom donné par Louis-Ferdinand à Sartre, le pire ennemi) qui l'a excommunié, qu’on en vend plus de ses livres, qu’il doit se cacher, Louis Ferdinand.. Et Gaston qui paye pas, Gaston qui mange des auteurs, du papier, des livres plein ses caves. Il revient à ses trois points, qu’on lui a reproché qu'il savait pas finir ses phrases. C’en est trop !… Il s’énerve, Louis Ferdinand !…
" - A la place de ces trois points, vous pourriez tout de même mettre des mots, voilà mon avis !
- Cuterie, Colonel ! Cuterie encore !. Pas dans un récit émotif !. vous reprochez pas à Van Gogh que ses églises soient biscornues ? à Vlaminck ses chaumières foutues !… à Bosch ses trucs sans queues ni têtes ?… à Debussy de se foutre des mesures ? Honneger de même ! moi j'ai pas du tout les mêmes droits ? non ? j'ai que le droit de respecter des règles ?. les stances de l'Académie ?… c'est révoltant !. Mes trois points sont indispensables, bordel dieu !… je le répète : indispensables à mon métro ! me comprenez-vous Colonel ? - Pourquoi ? - Pour poser mes rails émotifs !. simple comme bonjour !. "
Ha !… Ce sacré Louis Ferdinand !… Lisez ce livre, il parle de tout et de rien, mais comment !

C' est théatral, hilarant, un vrai régal !!!
Il en a gros sur le paletot, Louis-Ferdinand Céline, au moment d'accorder cet "interviouwe" à ce pauvre journaliste qu'est le professeur Y. Journaliste Inventé, car c'est plutôt à un grand questions-réponses avec lui-même que Céline nous convie. L'occasion de cracher tout son fiel envers les éditeurs, les autres auteurs, les lecteurs! On le retrouve grincheux, railleur, bravache, empli de fougue, toujours sûr de lui. Il explique en termes nouveaux son style et sa vision de la littérature: son mépris de "la littérature chromo", l'importance de "ses rails émotifs". Il ajoute encore de nouveaux mots au dictionnaire célinien, pourtant déjà bien fourni. En clair, ceux qui sont déjà entrés dans l'oeuvre de Céline et veulent en savoir plus sur le comment et le pourquoi de son style si particulier et innovant se régaleront. Pour les autres, on ne peut que conseiller de lire l'un ou l'autre de ses romans avant de faire la rencontre du professeur Y.

Jouissif certes, mais court, trop court. Ouvrage indispensable pour qui veut mieux comprendre Céline et accéder à sa forme de pensée. Déstabilisant par endroit, chaotique, argotique, interrogatif, subjectif, ironique, il foule aux pieds l'établissement des lettres et n'a pas dû se faire que des amis. Tout ça pour notre plus grand plaisir. Cependant le livre est moins accessible que ses autres ouvrages. On dirait que Céline a voulu condenser son style en quelques pages, offrir un échantillon sublime de tout son talent.

Louis-Ferdinand Céline, dans cet OLNI (moitié explications sur son style, moitié "roman), nous parle de tout et de rien. Nous parle de son métro émotif, de Mauriac, et de bien d'autres encore... Il nous parle de Gaston, du professeur Y, qui pisse sous lui et devient fou... Il nous parle de ses trois petits points.... Tout est dépeint avec drôlerie... Une vraie merveille que ce bouquin ! Destouches gerbe sur tout et c'est pour ça qu'on l'aime ! Il nous parle de la "littérature chromo", banale et sans intérêt... Il invente des mots, comme "biglouser" (regarder à travers ses lunettes)... C'est un gigantesque défouloir pour Céline... Je crois, comme Jules, qu'avec Céline, on est au sommet du style, de la littérature... Un des plus grands auteurs qui aient jamais existé...

A lire absolument, sinon : peine de mort !

«La vérité, là, tout simplement, la librairie souffre d'une très grave crise de mévente. Allez pas croire un seul zéro de tous ces prétendus tirages à 100 000 ! 40 000 !... et même 400 exemplaires !... attrape-gogos ! Alas !... Alas !... seule la "presse du cœur"... et encore !... se défend pas trop mal... et un peu la "série noire"... et la "blême"... En vérité, on ne vend plus rien... c'est grave ! le Cinéma, la télévision, les articles de ménage, le scooter, l'auto à 2, 4, 6 chevaux, font un tort énorme au livre... tout "vente à tempérament", vous pensez ! et les "week-ends" !... et les Croisières Lololulu !... salut, petits budgets !... voyez dettes !... plus un fifrelin disponible !... alors n'est-ce pas, acheter un livre !...»

Vraiment un excellent moment sous tout rapport. Voilà celui qu'il vous faut lire si vous ne connaissez pas Céline et que vous n'aimez pas les pavés interminables.

Sous la forme d'une discussion avec un journaliste imaginaire, ce fameux "professeur Y", personnage grotesque, burlesque, et étrange, Céline prend lui-même la parole pour nous parler de ses livres, de la littérature, des milieux littéraires, de sa vie, de ses soucis, pour remettre certaines choses à leur place.

Le livre est profondément célinien tant sur la forme que sur le fond. Et malgré cela il est très, très agréable à lire! Oubliez le Céline qui vous met mal à l'aise. Ce livre est une parenthèse dans l'œuvre, qui a également valeur de témoignage pour mieux saisir l'homme derrière la plume.

Prix modique, superbe couverture, peu épais, mais tout de même suffisamment pour passer un petit moment, vous auriez vraiment tort de vous priver des confessions du plus tourmenté et du plus polémique des écrivains du XXe siècle.

Drôle, caustique, taquin, un Céline rigolo et qui ne prend pas de gants, ni avec les écrivains sans style - académiques, se copiant les uns sur les autres ou n'apportant rien de nouveau à la littérature - ni avec le public et son goût pour tout ce qui est "Chromo", ni encore avec le cinéma, l'Académie, ou les chansonniers de l'amour. Il nous révèle aussi le secret de son style, toute la subtilité de son invention : le style émotif, l'émotion du langage parlé à travers l'écrit, qu'il considère comme son rail émotif, sa rame emportant tout le monde, pour un voyage en un seul trait, et dont le seul but est l'émotion.
"... tout dans mon métro émotif !... les maisons, les bonhommes, les briques, les rombières, les petits pâtissiers, les vélos, les automobiles, les midinettes, les flics avec ! entassés, "pilés émotifs" !... dans mon métro émotif ! je laisse rien à la Surface !... tout dans mon transport magique ! (...) j'embarque tout !... j'enfourne tout dans ma rame !... je vous répète ! toutes les émotions dans ma rame !... avec moi !... mon métro émotif prend tout ! mes livres prennent tout ! (...) mon métro bourré, si bourré... absolument archicomble... à craquer !... fonce ! il est sur sa voie !... en avant !... il est en plein système nerveux ! (...) à plein nerfs dans ma rame magique ! concentré !... j'ai enfourné tout !... mon métro à "traverses trois points" emporte tout !... mon métro magique !... délateurs, beautés suspectes, quais brumeux, autos, petits chiens, immeubles tout neufs, chalets romantiques, plagiaires, contradicteurs, tout ! (...)
En résumé, un bon petit livre, qui, comme Casse-pipe, se lit vite et sans grande difficulté, offre un savoureux moment de lecture, et est une bonne occasion de découvrir le style et la verve de Céline.

N'écoutez pas la morale. Lisez Céline. Dans ce livre, il décortique avec un interlocuteur imaginaire (le fameux professeur Y) son style, sa prose. Tout y est dit. Ne serait-ce que l'idée pour un écrivain de faire un livre sur son propre style, est une marque de génie absolu. Car après avoir l'idée, il faut pouvoir en faire un livre qui tienne la route...et lui il la tient bien!

Céline signe ici un essai presque clownesque sur le caractère grotesque de la nécessité commerciale que rencontre un éditeur dans la diffusion des ouvrages et la reconnaissance par le public de sa maison et des auteurs.
Publicité, "pipolisation", scandale, créativité et innovation, toute la palette des confusions faites entre vrai talent et "réclame" est décrite dans cet ouvrage qu'on a plaisir à lire et qui m'aura fait souvent rire (tourner en dérision le monde tel qu'il est y prête le plus souvent) !

Lisez ce petit bijou hilarant, vous l' aurez compris à force.... bonne lecture !! Portez vous bien. Tcho. Et continuez à lire. Lire n' a jamais autant rapporté, dans ce siècle d' obscurantisme religieux.... @ +.
ClementLeroy
10
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Créée

le 25 févr. 2015

Critique lue 759 fois

2 j'aime

San  Bardamu

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