"Lorsque je lis un roman, je déteste qu'au deux tiers l'auteur commence à démêler le pourquoi du comment. Ça me donne l'impression que la récréation est finie, ou le voyage, qu'il a frappé dans ses mains et qu'il commence à nous expliquer au tableau noir les jeux auxquels nous avons joué et les paysages que nous avons vus. Et il en défait le charme." Incontestablement, les auteurs de "Et je danse, aussi" ne font pas cette erreur. La lecture nous conduit de rebondissements en révélations, et l'on est surpris souvent, au fur à mesure que se précise ou se dévoile l'identité des personnages dont nous suivons la correspondance.
Or je pense que c'est justement l'essentiel du roman que ce thème de la révélation. On voit comment les secrets honteux et douloureux ne cessent de (re)faire surface et de se jeter à la figure de nos personnages. Et il y a de très belles pages qui mettent en scène ce qu'on appelle aujourd'hui, je crois, la psychogénéalogie.
C'est la première fois que j'ai l'occasion de lire un roman écrit "à quatre mains", c'est assez original il me semble, et c'est une très belle réussite.
Comme Pierre-Marie interrompt la lecture de son polar islandais toutes les cinquante pages pour penser à Adeline, on interrompt la lecture de ce roman pour le serrer dans ses bras (oui j'ai fait ça, c'est grave docteur ?).