Comme cela s'était produit pour Dorris Lessing, j'ai vu Gaël Faye en vidéo avant de le lire. Il slamait. La force de ses mots m'a mis une claque. Alors j'ai lu Petit Pays. Et le mot qui me vient lorsque je pense à cette lecture est : intensité. Le narrateur fait le récit d'une période de sa vie qui va de la fin de l'enfance au début de l'adolescence, dans son pays natal, au Burundi. Dès le début le récit prépare à une grande violence, mais elle ne se montre pas d'emblée en plein jour (il faut que Gabriel comprenne de quoi il retourne pour qu'elle se précise aussi dans le roman). C'est une tension qui monte et nous achève dans les dernières pages. Et qu'est-ce qu'il écrit bien (Gaël, pas Gabriel, bien que le prénom du narrateur sonne comme celui de l'auteur et que ce n'est certainement pas sans raison). La dernière lettre à Laure (petite correspondante française du jeune narrateur) est d'une beauté... on ne sait plus si c'est une lettre ou un poème (à lire et à relire page 208).