Je reconnais une qualité au roman, c'est qu'on a vraiment l'impression qu'il a été écrit par une adolescente. On y reconnait les préoccupations du moment (les notes à l'école, les amours, la bande de copains...) et le vocabulaire. Le côté un peu niais parfois. Et agaçant. Parfois, on lit des romans où le personnage principal est un adolescent mais on sent que l'auteur et ses réflexions sont celles d'un adule. Ici, non, c'est bien fait. Et cela se transparait d'ailleurs dans l'égoïsme du personnage principal qui ne cesse de se lamenter sur son sort et sur une histoire d'amour alors que sa meilleure amie va mourir.
A part ça, j'ai trouvé le livre vraiment terriblement mauvais. Car je n'ai pas envie de lire le journal intime de cette adolescente agaçante et antipathique. Je n'ai pas envie de savoir qu'Axel a eu 20 en SVT alors qu'elle n'a eu que 14 et les choses ainsi.
Et puis l'histoire de la mort de Léa est franchement génante quand on voit l'égoïsme du personnage et sa stupidité à toujours croire que son amoureux n'a d'yeux que pour sa copine. Oui, c'est réaliste et crédible, mais c'est pas pour autant que ça fait un bon livre. Si quelqu'un s'amuse à faire un roman qui ressemble à un annuaire, ça sera peut-être très bien copié, mais j'ai pas envie de le lire pour autant.
Une phrase, dans tout le livre, m'a interpellé. Une phrase, c'est peu, mais c'est mieux que zéro.
Et elle arrive vers la fin. Au moment de l'enterrement de Léa, la narratrice a cette pensée : que me restera t-il de cette journée à 80 ans ?
Et la question ici prend tout son sens. Car oui, ce qu'elle vit est tragique, perdre une amie a 17 ans. Mais notre heroïne, elle, a la vie devant elle. Bien sûr, elle n'oubliera jamais sa copine d'enfance, mais elle vivra sa vie. Elle aura un travail, elle fera des voyages, elle aura peut-être des enfants. Elle rencontrera des garçons, ou des filles, ou les deux. Et quand elle aura 80 ans, quand elle s'approchera de la fin de sa vie... que restera t-il de cette amitié de ses 17 ans ? Celle qui a ce moment là représente toute sa vie. Peut-être plus rien. Un maigre pincement au coeur pour une fille qu'on aimait bien il y a plus de 60 ans et qui n'apas eu de chance dans la vie. Ou peut-être une peine encore vive, malgré le temps qui passe. Probablemet que la première réponse est la bonne. L'héroïne semble le savoir elle même en se posant cette question : que me restera t-il de cette journée a 80 ans ?
Probablement pas grand chose. C'est horrible à dire et je crois qu'ici la narratrice en prend conscience. Cette journée, qui est à ce moment là la pire de sa vie, ne sera qu'une toute petite partie dans son existence totale.
A 17 ans, la vie de l'une s'arrête tandis que l'autre va commencer.
Bref, j'ai trouvé cette phrase d'une grande cruelle justice. J'ai trouvé le livre mauvais, mais je retiens au moins ça. Une idée. Et pour le coup, pas sûr qu'il me reste quelque chose de ce livre quand j'aurai 80 ans.