Une fresque estudiantine peu réaliste
Pour le coup, après l'affaire Harry Québert que j'ai imaginé en Angleterre, j'ai eu vraiment du mal à situer l'intrigue de ce "Et soudain tout change" en France et non aux Etats-Unis. Une bande de copains soudés et hétéroclites, avec des équivalents français des "Pom-pom girl sexy/intello pipi-caca/beau ténébreux/filles très filles/petits frères très petits frères/prof d'éco passionnant" américains, des quartiers résidentiels proprets et des couchers de soleil sur la colline. Les idées débiles d'adolescents (qui sont censés avoir 16ans), l'entraide magique ou les élucubrations d'un chat sont autant d'éléments un peu niais qui tirent le roman vers le bas, mais c'est contre-balancé par certaines analyses comportementales/analyses de vie qui tiennent la route et posent question. J'ai quand même un doute sur le fait que la vie d'étudiants de 16ans en 2014 puisse ressembler de près ou de loin à ça. Sinon, il faut quand même presque attendre le milieu du livre pour voir enfin "ce qui change", et passer une centaine de pages à voir où l'auteur veut en venir, c'est pas très bon pour le moral (ce qui donne les commentaires peu élogieux ci-dessus : ben oui, on n'a qu'un chat et un taré à se mettre sous la dent). Concernant le "truc qui change", le narrateur du roman aurait peut-être dû être Léa pour certains passages. Être dans le cerveau de Camille pendant tout le roman peut être parfois assez flippant et ne rend pas tout le temps justice à la situation.