Belfast and Furious
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Claude Lelouch présente un film qui célèbre la paix et la relance de l'économie irlandaise, avec :
Gérard Lanvin dans le rôle du bad boy serial lover, fruste et attentionné, violent et tendre
et dans son propre rôle de "prolo" affable devenu riche par le pouvoir de la gouaille et de la magouille : Bernard Tapie
Jamais carrière littéraire aura mieux laissé voir ses motivations libidineuses. Les lectrices assimileront facilement l'auteur au narrateur et personnage principal, en quête de rédemption et dégobillant de bons sentiments.
De la bande de célibataires dublinois (ah c'est Belfast, désolé) sélectionnés, le récit choisit les deux seuls qui vont se trouver une nana - non seulement ça, mais notre Bernard Tapie se trouve une belle américaine alors qu'il est encore gras et pauvre - ça finira même en mariage avec enfant (parce que nos héros aiment les gosses en plus) dans une glorieuse exaltation de l'amour filial, homosexuel, intercommunautaire, oecuménique et cosmopolite - et une farouche dénonciation du terrorisme, de la violence, des racistes, des fanatiques et des bourreaux d'enfants.
Au moment de ma lecture où j'étais définitivement persuadé que je lisais de la soupe à l'eau de rose ponctuée de remarques assez justes (mais jamais drôles) sur la vie, un bâton de dynamite est tombé dans l'assiette pour tout éclabousser. Cette irruption de "violence graphique" interrompit le ronronnement du récit, ajoutant un supplément d'âme au livre, et fit honneur à son époque, les dynamiques années 80 - pas de bonne histoire sans explosions!
Le nouement final qui accomplit le miracle de l'amour, c'est notre pauvre Timmy (1), heu plutôt Gavroche quand même, qui s'étant fait tabasser par les méchants nationalistes violents (2) pour avoir pissé dans leur voiture, finit par la grâce de ses os brisés à bouleverser la jeune et jolie irlandaise à gros seins fanatique (3) qui renie ses fausses idôles et tombe dans les bras du narrateur (4) en quête de love depuis la page 1.
Et les talents d'arnaqueur de Bernard tapie leurs permirent de vivre tous heureux longtemps et d'avoir de nombreux enfants, c'était vraiment Noel à la trinité.
Je crois qu'ils achètent un yacht à la fin.
Mais quand même, j'en avais rien à battre de la success story du self made con man, dénonciation des mirages des années 80 ou pas.
Créée
le 10 juil. 2020
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