On retrouve, le photographe Yoran Rosco à nouveau dans la tourmente et cette fois-ci, son périple va le plonger dans les ténèbres du cœur des hommes à l’éclatante blancheur des paysages enneigés russe. La noirceur ne lui fait pas peur, lui qui depuis sa naissance ne perçoit le monde qu’en noir et blanc. Alors que sont retrouvés trois corps nus pendus dans les forêts russes, c’est la disparition en mer d’un de ses amis brestois qui va mettre Yoran sur une piste nauséabonde où le passé semble avoir une place à jouer. Tel le petit poucet nous allons suivre non pas les petits cailloux mais les corps exécutés par un mystérieux tueur à gage. De l’Allemagne à la Finlande, en passant par l’Estonie, on remontera à ses côtés jusqu’au mines de charbon à ciel ouvert du Kouzbass dans le sud de la Sibérie. Six cent pages pour nous rendre complètement accro à Yoran Rosco et à sa façon de voir le monde. Un anti-héros qui remplit parfaitement le job et devient la pièce maitresse de ce nouveau thriller. J’ai avalé les deux tiers sans m’en rendre compte pourtant j’ai eu un petit coup de mou avec le tiers restant. Il faut dire que l’auteur ne ménage ni son imagination, ni son sens de l’action sans parler de la construction aux petits oignons, pour nous offrir un thriller sombre à l’intrigue révoltante. Les personnages secondaires s’accumulent et viennent parfois me perdre, la sonorité étrangère de leur nom n’y étant pas pour rien. Une écriture pleine de punch, incisive parfaitement en adéquation avec les nombreux rebondissements auxquels notre héros devra faire face. Course poursuite, combats dans des conditions extrêmes un vrai régal. Le bonus c’est aussi de trouver de nombreuses références tant musicales que cinématographiques qui permettront aux lecteurs de mieux se mettre dans la peaux des personnages, maitrise de l’anglais demandé. Un superbe thriller qui donne frissons et coups au cœur, que demander de plus ? Un prochain tome bien sur. Bonne lecture.