Touchant, drôle, pathétique, subtil, à la fois surprenant et attendu, ... Une vie qui parait simple, sans issu, une triste réalité imprégné d'une fatalité qui lasse : le texte accroche décrit bien le livre : "Une bière, une putain [...] boulots minables, chambres sordides, étreintes glauques, saouleries mornes, bagarres, vexations, rigolades...." C'est glauque et pathétique, mais Bukowski maitrise le sens de la chute, qui met de sacrés claques, la rupture, l'humour, l'autodérision et ce livre est parsemé de passages fars, d'une poésie incroyable, une écriture simple, sincère mais avec un fond très subtil, il s'adresse à nous en chuchotant.
La particularité de ce livre, c'est le rythme. Il s'accélère à chaque chapitre, nous tient en haleine, les petits boulots s'enchaînent plus rapidement et on finit presque par être nous même dépassé. Mais arrivé à un moment, ça va beaucoup trop vite, Bukowski perd le fil conducteur, et enchaine ce livre de la même façon qu'il écrirai des nouvelles. Je suis déçu par cet aspect là, une grande partie du livre est totalement maitrisé, mais plus ça va, et plus on décroche. Il est évident que ce livre aurait du s'arrêter avant, on sent qu'il a bien galéré à écrire la fin, surtout après avoir lâché Jan.
Mais voilà, Bukowski m'a encore surpris. Bukowski nous montre qu'il est un vrai écrivain, et un vrai poète. Combien de pages ont été cornés pour marquer mes passages préférés ? Un tas !