Bukowski ya dans l'oeuvre de cet alcoolo ?
Sans conteste le meilleur bouquin de Buk. Le moins "jpicole un pac de six et j'me descends une bouteille de triple X en écrivant".
Le problème avec son oeuvre c'est que trop de personnes ne retiennent qu'un truc : le cul, le cul, le cul et encore le c... Je vais provoquer et me faire tirer dessus mais je considère que c'est un des rares écrivains des dernières décennies qui a autant réussi à décrire les problèmes des "petites gens" de tous ces crèves la faim et autres laissés pour compte du rêve américain et de la modernité en général. Il écrit avec ses tripes, il n'est pas faux. Je partage ses jugements à propos de Ginsberg, Faulkner, Mailer et de tous ces écrivains qui pètent plus haut que leurs culs. Son style ressemble à celui d'un autre type, qu'il vénérait d'ailleurs, non c'est pas Hemingway, John Fante. Pour reprendre une phrase de Bukowski à propos du style de Fante et que j'utilise pour définir celle de l'homme aux grosses cuisses : chaque phrase à sa propre énergie, une dynamique qui lui est propre et qui lui suffit.
Pour en revenir à factotum, beaucoup d'anecdotes amusantes, un personnage attachant et une analyse qui a ses moments de profondeur et qui creuse plus loin que beaucoup de ses nouvelles. Et la fin est belle et triste. C'est selon moi son livre le plus abouti par-ce-que le plus vrai. Il ne faut pas oublier que selon les biographes de Buk, la femme avec qui il est durant le livre, qui est autobiographique comme toute son oeuvre si on admet que son alcoolisme le convainquait de beaucoup de choses qu'il n'avait jamais vécu, est la seule qu'il ait vraiment aimé. Et cet amour qui lie deux loosers magnifiques dans leur déchéance brutale est triste, déprimant, mais si vrai.
Je conseillerais tout de même de lire ce livre après s'être familiarisé avec l'univers de Bukowksi, il ressortirait mieux. De préférence avoir lu le Postier ou Contes de la folie ordinaire...